L'un des nouveaux bus fraîchement acquis par le ministère des Transports dans le cadre d'un important contrat conclu avec la Chine a été victime d'un acte de vandalisme à Hay Hlal, dans la capitale. Ce bus, encore jamais mis en circulation, a été pris pour cible alors qu'il était transféré d'un dépôt à un autre, a indiqué Nabil Masmoudi, directeur central de l'exploitation à la Transtu. D'une valeur globale de 152 millions de dinars, ce marché prévoit l'acquisition de 418 bus, dont 118 destinés à la Transtu, 40 à la Société nationale de transport interurbain, le reste étant réparti entre les sociétés régionales. Le véhicule endommagé faisait partie de cette nouvelle flotte censée redynamiser le parc vétuste de la capitale. Un incident révélateur d'une série d'agressions récurrentes Selon Masmoudi, le chauffeur ne s'est pas rendu compte de l'attaque, les projectiles n'ayant pas perforé la carrosserie. C'est une fois arrivé au dépôt que les dégâts ont été constatés. L'incident, bien que sans blessés, illustre un phénomène inquiétant : les actes de vandalisme contre les transports publics se multiplient. En 2024, environ 300 vitres de bus ont été brisées, et 140 cas ont déjà été enregistrés depuis début 2025, précise la Transtu. Masmoudi dénonce un comportement destructeur : « Ces comportements sont indignes de citoyens responsables en 2025. Ils infligent d'importantes pertes à l'Etat et doivent cesser ». Une ambition contrariée à l'approche de la rentrée scolaire La Transtu ambitionne d'atteindre un parc de 750 bus à Tunis d'ici la prochaine rentrée scolaire. Actuellement, 400 bus sont en circulation, tandis qu'une centaine sont en maintenance. Un programme de formation spécifique est en cours de préparation pour permettre une bonne prise en main des nouveaux véhicules. Un noyau de formateurs a été désigné pour diffuser les compétences requises à l'ensemble du personnel technique et de conduite. Un enjeu économique et social La multiplication des actes de vandalisme soulève la question de la protection du bien public et de la pérennité des investissements. Ces agressions nuisent non seulement à la sécurité des usagers, mais pèsent également sur les finances publiques. Les coûts de réparation, de remplacement des vitres et les interruptions de service représentent un gouffre financier injustifiable à l'heure où la Tunisie s'efforce de moderniser ses infrastructures. Dans un contexte économique tendu, chaque bus endommagé représente un retard de service, un gaspillage de ressources, et un frein à l'amélioration des conditions de transport pour des milliers d'usagers quotidiens. Pour lutter efficacement contre ces actes, plusieurs pistes sont évoquées : caméras embarquées, renforcement de la sécurité dans les quartiers sensibles, campagnes de sensibilisation, et surtout, une justice plus ferme envers les auteurs d'actes de vandalisme. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!