C'est par une explosion de joie que la salle a réagi au moment où le tribunal de première instance de Tunis a prononcé, ce mercredi, la dissolution du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), le parti fondé par le dictateur déchu Zine El Abidine Ben Ali. Dont on reste sans nouvelles depuis plusieurs semaines, ce qui n'a rien d'un hasard. Qu'il est loin le temps où “le candidat Ben Ali” remportait les élections présidentielles avec 89,62% des voix… Il est à rappeler que le RCD a été fondé le 27 février 1988, sur les ruines du Parti Socialiste Destourien (PSD), le parti qui avait conduit le pays à l'indépendance; s'en est suivi un règne sans partage jusqu'à la fuite du président le 14 janvier dernier, soit 23 ans plus tard. C'est donc fort logique que son siège imposant avait été l'une des premières cibles de la révolution tunisienne. Six jours après la chute du régime, le gouvernement de transition annonçait la séparation entre l'Etat et le RCD. Ce mercredi, le tribunal de première instance de Tunis a rendu son jugement répondant à la requête du Ministère de l'Intérieur de dissolution du parti et de la liquidation de ses biens.