Julian Assange a fait dimanche 19 août comme attendu une apparition spectaculaire, au balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres, et à quelques mètres des policiers britanniques qui le guettent. Il a demandé solennellement la fin de la “chasse aux sorcières” américaine contre WikiLeaks. Attendu par des centaines de badauds et de sympathisants, sous l'oeil de dizaines de policiers et de journalistes, M. Assange, 41 ans, est apparu en milieu d'après-midi sur le balcon en fer forgé blanc de l'ambassade où il a trouvé refuge il y a exactement deux mois. Il y a prononcé un discours vibrant d'une dizaine de minutes pour remercier ses amis, notamment l'Equateur, mais surtout pour lancer un appel universel à la liberté de la presse, et notamment aux Etats-Unis. Il a enjoint le président américain Barack Obama à “faire ce qu'il doit” et les Etats-Unis à “cesser leur chasse aux sorcières” contre son réseau. Casse-tête diplomatique Ce balcon étant situé à un rez-de-chaussée surélevé, il s'est exprimé à quelques mètres des policiers britanniques qui gardent le bâtiment pour empêcher sa fuite. Il a chargé son avocat, l'ancien juge espagnol Baltasar Garzon, de “mener une action en justice” pour protéger “ses droits, ceux de WikiLeaks et ceux de toutes les personnes qui font l'objet d'une enquête”, a indiqué M. Garzon. Et le casse-tête diplomatique qui l'entoure reste entier après cette sortie. Les Britanniques veulent le remettre à la première occasion à la Suède. Il doit y être interrogé sur un viol et une agression sexuelle dont il est accusé par deux jeunes femmes. Il n'est pas mis en examen à ce stade dans ces affaires. L'Equateur soutenu par l'Alba Mais il craint, s'il se rend en Suède, d'être ensuite extradé vers les Etats-Unis. Là, il pourrait avoir à répondre d'espionnage, après la divulgation de centaines de milliers de télégrammes diplomatiques américains par WikiLeaks en 2010, voire y encourir la peine de mort, soutiennent ses partisans.