Un agent de la sécurité intérieur répondant au nom de Riadh Zughlama, exerçant dans la région du Kef, a été agressé dimanche 19 août 2012, par un salafiste alors qu'il rentrait à son domicile. L'agresseur figure parmi des personnes recherchées et il est le frère de l'un des salafistes qui a été arrêté dans le cadre de l'agression contre le dramaturge Rajeb Makri. Selon des sources de TunisieNumérique, le procureur était en congé annuel le jour de l'incident, et bien que son intérim ait été assuré, il a cependant contacté personnellement le poste de la Garde nationale et a ordonné une enquête contre l'agent de sécurité Riadh Zughlama et son arrestation immédiate. Des informations ont été révélées, indiquant qu'avant que le procureur ne contacte le poste de la Garde, son suppléant a examiné les circonstances de l'affaire et a ordonné la libération de Riadh . Cet incident a provoqué une déception des syndicats des forces de l'ordre, selon les déclarations des sources syndicales à TunisieNumérique. Ces dernières ont ajouté que le salafiste en question est retourné la veille de l'incident, soit avant que le procureur n'exige l' arrestation de Zughlama, sur le lieu de travail de l'agent, en étant accompagné d'un groupe de salafistes et ils ont agressé l'agent de la Garde pendant l'exercice de ses fonctions. La déception dans les rangs des organes de sécurité “Personne ne peut nier les grands efforts déployés par les agents de sécurité dernièrement au regard de la propagation de la violence et du vandalisme par des éléments salafistes et les agression qui se sont poursuivies contre les forces de sécurité intérieure dans différentes régions du pays au cours de l'exercice de leurs fonctions”, rappellent les agents de l'ordre. Mais quand ils ont voulu protester en réclamant leur droit à la protection, on les a accusés de « chasser en eaux troubles. » Cet incident du Kef a déclenché le ressentiment du personnel sécuritaire qui a menacé de réactions si un tribunal ordonnait l'emprisonnement de leur collègue. Cet incident rappelle de nombreux autres incidents similaires à l'égard desquels les responsables ont pris des décisions considérées par le personnel sécuritaire comme portant atteinte à leurs efforts pour rétablir la sécurité. Citons, à titre d'exemple, l'incident de Jendouba en Juin 2012, au cours duquel des agents de l'ordre ont réussi à arrêter des salafistes en flagrant délit de possession d'objets prohibés, en l'occurrence des couteaux, des épées et cocktails Molotov mais en moins de deux jours, le procureur a ordonné leur libération. Cette situation invraisemblable a poussé de nombreux citoyens Tunisiens à se poser la question suivante, à savoir, si la logique normale de la justice ne s'est pas complétement renversée. En effet, au lieu de défendre les victimes et de punir les coupables, c'est le contraire qui semble se produire maintenant: on punit les victimes et on protège les coupables. Sommes-nous encore dans un Etat de droit? That is the question comme le dit Shakespeare.