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Tunisie: Comment les islamistes accaparent tous les pouvoirs, selon les révélations de Hanène Zbiss au Nouvel Obs
Publié dans Tunisie Numérique le 28 - 08 - 2012

La journaliste tunisienne Hanène Zbiss, reporter pour l'hebdomadaire “Réalités” et membre de la commission de défense des libertés au sein du syndicat national des journalistes tunisiens, dénonce pour le journal français “Le Nouvel Observateur” les chantages et pressions que subit la presse et l'utilisation des violences salafistes par le gouvernement.
Il y a des tensions entre les médias et le gouvernement en Tunisie. A quel point ?
- Il existe une crise profonde. Le gouvernement a essayé de toutes les manières de mettre la main sur le secteur à travers des nominations arbitraires à la tête des médias étatiques, arguant d'un vide juridique alors que nous avons voté deux grands décrets qui règlementent la profession : le 115 – nouveau code de la presse – et le 116 qui crée l'instance indépendante pour la communication audiovisuelle, une sorte de CSA à la tunisienne.
Les organisations professionnelles ne cessent de demander leur application et le gouvernement s'y refuse. Il vient en revanche d'instituer à l'Assemblée Constituante une institution constitutionnelle pour le contrôle des médias que nous considérons comme un nouveau ministère de l'Information.
Nous subissons également des agressions quotidiennes de journalistes sur leur lieu de travail ou sur le terrain et le gouvernement ne fait rien pour nous protéger. Le ministère de l'Intérieur n'intervient pas.
Il faut également ajouter un nouvel élément : le gouvernement menace les journalistes à travers une liste noire. L'année dernière, une liste de journalistes travaillant pour le compte du clan Ben Ali a été trouvée au palais de Carthage. Le syndicat national des journalistes l'a demandée mais en vain. Par contre, le gouvernement menace les journalistes avec, les fait chanter lors d'appels téléphoniques : “si vous ne collaborez pas avec nous, nous dirons que vous êtes sur cette liste”.
Dernier épisode en date : celui de l'arrêt du programme des Guignols. Ce programme, qui était un temps critique envers le gouvernement, était diffusé sur la chaine de Sami Fehri. Ce dernier a subi des pressions pour l'arrêter. Il a ensuite reçu d'autres pressions : on lui intimait l'ordre de dire qu'il n'en avait justement pas subi, ce que Sami Fehri a refusé. On lui a donc sorti un vieux dossier de corruption et il est en prison.
Ces dossiers sont utilisés pour faire pression et limiter la liberté d'expression. L'objectif de ce gouvernement est de salir les médias dans un but électoral. Son but est simple : dénigrer la presse et la museler à la manière de Ben Ali pour garantir la réussite électorale.
Le gouvernement oppose une nécessaire “moralisation” du milieu de la presse, notamment les déclarations du conseiller du Premier ministre, Lotfi Zitoun...
- Les hommes qu'ils ont mis à la tête des médias sont des personnes qui ont servi la propagande de Ben Ali. La demande d'assainir le secteur n'est pas venue du gouvernement mais des syndicats qui réclamaient la liste noire pour, une bonne fois pour toute, ne plus en parler. Tous les secteurs doivent être assainis des anciens du régime Ben Ali, pas seulement la presse. Mais le gouvernement n'utilise les dossiers qu'ils ont sur les uns ou les autres que pour les faire taire.
Sami Fehri, qui était un ancien associé de Belhassen Trabelsi, le beau-frère de Ben Ali, ne s'est rien vu reproché durant un an et demi. Et c'est seulement lorsqu'il a refusé d'arrêter ses Guignols qu'il a été jeté en prison. Il n'est pourtant que complice dans cette affaire et les principaux accusés sont en liberté. Il ne s'agit pour le gouvernement ni d'assainir le secteur, ni de demander des comptes à des personnes corrompues mais bien de servir des intérêts politiques et électoraux.
L'orientation islamiste du gouvernement influe-t-elle sur sa façon de faire ?
- Ce gouvernement se comporte comme le clan Ben Ali. Il s'accapare le pouvoir, ne voit que ses intérêts, veut museler la presse, utilise des manières de chantage, n'a aucun programme et n'a que cette soif de pouvoir qui le pousse à tout faire pour gagner les prochaines élections. Utiliser le discours islamiste et moral n'est qu'une vitrine pour lui.
Le discours moralisateur, il l'a utilisé aux dernières élections en affirmant son intention de poursuivre chaque corrompu, en parlant d'assainir la police, la justice et les médias. Les gens y ont cru et ont voté pour Ennahda, mais le gouvernement n'a jamais rien fait dans ce sens. Beaucoup de proches de Ben Ali se sont vu rendre leurs biens confisqués.
On entend pourtant simultanément beaucoup de tensions avec les islamistes dans le pays...
- Ce gouvernement utilise les salafistes. D'abord, il essaye de détourner l'attention des vrais problèmes. Ensuite, il met sur un même pied d'égalité les salafistes et les manifestants : on remarque que les incidents salafistes commencent au moment où les réclamations sociales des régions se font entendre. Les gens n'en peuvent plus des promesses qui ne se réalisent pas, de voir des coupures d'eau et d'électricité et, donc, ils manifestent. C'est à ce moment-là que les salafistes interviennent. Alors, le gouvernement se saisit des demandes légitimes de répressions à l'encontre des salafistes pour réprimer les manifestations sociales.
En fait, les salafistes deviennent le bras armé d'Ennahda. Parfois, ils se font oublier pendant quelques jours et au moment où ils commettent des actes de violences, attirant l'attention de la population, le gouvernement fait passer en catimini des mesures inadmissibles comme, récemment, la nomination de 24 chefs de district de police. Nos gouvernants n'ont aucune expérience politique, ne veulent pas demander l'assistance d'experts, n'arrêtent pas de faire des gaffes. Mais pour masquer tout cela, on a des salafistes qui amusent la galerie.
Pourquoi la population ne réagit-elle pas plus ?
- La population a peur de ces salafistes qui sont extrêmement violents, sont d'ex-bandits près à tout. Et beaucoup de citoyens, devant le laxisme de la police, ne se sentent pas protégés. Alors, que ce soit chez eux, dans les plages, dans les manifestations culturelles ou dans les mosquées où il y a eu aussi des incidents sanglants, les gens ont peur, ils craignent des ripostes s'ils tentent quelque chose. Ennahda a nommé des gouverneurs, des maires, des responsables de grandes sociétés publiques ou semi-publiques et des grandes institutions médiatiques...
Il a mis la main sur les différents rouages de la société et, parallèlement, ils ne veulent pas donner une échéance claire pour les prochaines élections. Ce n'est pas rassurant.


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