Khamis Mejri, cofondateur d'Ennahdha, exilé en France où il a officié en tant qu'Imam, est retourné en Tunisie après le 14 janvier 2011. Actuellement installé dans la banlieue d'El Ouardia où il officie comme Imam. Il y est bien apprécié et revendique de nombreux adeptes. Le Cheikh Khamis Mejri, qui se proclame des fondateurs de la Jamaâ Islamya en Tunisie, qui est devenue par la suite Ennahdha, précise que la Jamaâ, et ses disciples, avait exactement les mêmes principes que ceux des salafistes aujourd'hui. Il regrette qu'Ennahdha ait dévié de ces principes et qu'alla ait adhéré au « projet occidental » qui s'appelle démocratie. Alors qu'ils appelaient dans les années 90 à la lutte et la guerre contre les états unis. Il promet à Ennahdha qu'elle a perdu une grande partie de sa base électorale à cause de son rendement dans le gouvernement. Il leur reproche la cherté de la vie, les exactions policières... Il leur reproche surtout de se faire dicter des programmes par les américains surtout concernant la lutte contre leur propre projet initial de la « oumma » unifiée. Il invite le gouvernement à rompre les relations diplomatiques avec les Etats Unis, comme il l'a fait avec la Syrie. Il appelle enfin la jeunesse salafiste à plus de retenue, car dit-il, les enjeux sont trop importants. Il dit que les jeunes salafistes ne sont pas aussi virulents qu'Ennahdha, et il rappelle les dossiers, tels que les attentats dans les hôtels, le complot au missile Stinger, la tentative de coup d'état, la tuerie de Bab Souika... Et il dirige son discours vers Ennahdha, pour les appeler au repentir et à rompre avec les Etats Unis « ils vous utiliseront comme ils ont utilisé Ben Ali » ! Finalement, un discours qui ne ramène rien de nouveau, si ce n'est un rappel des liens d'Ennahdha avec le salafisme et Al Qaïda, et un rappel du palmarès du mouvement dans les années 90. Par contre la séquence témoigne du différend qui oppose désormais Ennahdha à ses anciens « alliés ». Et puis que pouvions-nous espérer d'un entretient conduit par une chaîne TV totalement acquise à la cause d'Ennahdha ? Le pauvre journaliste en avait des sueurs dès que le Sheikh dérapait sur des sujets « sensibles », il cherchait du regard une aide qui ne venait pas.