Les droits des femmes ont-ils été sacrifiés sur l'autel des printemps arabes ? C'est la conclusion qu'on pourrait tirer d'un sondage réalisé par la fondation Thomson Reuters et dont les résultats ont été publiés mardi 12 novembre. Touchée par l'onde de choc de ce printemps, l'Egypte est classée pire pays dans le monde arabe pour les droits des femmes sur 22 pays scrutés à la loupe. La Tunisie, elle arrive en 6ème position derrière les Comores, meilleur élève de ce classement, le sultanat d'Oman, le Koweït, la Jordanie et le Qatar. Elle devance néanmoins tous les autres pays du Maghreb, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Prenant en compte des évaluations établies par 336 experts en droits des femmes, le classement analyse ce mauvais rang de l'Egypte par le décuplement des harcèlements sexuels, l'accroissement de l'insécurité et la faible représentation dans la vie politique depuis l'éclatement de la révolte populaire. Quant à la Tunisie, la fondation Thomson Reuters justifie le 6ème rang par la représentation des femmes au parlement qui reste améliorable (27% des sièges à l'Assemblée sont occupés par des femmes), les disparités entre hommes et femmes en matière d'héritage et la propagation de la polygamie. Jugé avant-gardiste, le code du statut personnel promulgué par l'ancien président de la république, Habib Bourguiba a pourtant aboli la polygamie et facilité l'accès à la contraception. Néanmoins, et depuis l'ascension du mouvement isalamiste Ennahdha au pouvoir, plusieurs craintes quant à la remise en cause des acquis des femmes subsistent et les avancées sont jugées insuffisantes voire même inexistantes. En Irak et en Syrie, secoués par les affres d'une guerre civile, les femmes sont souvent les premières victimes collatérales de ces conflits. L'Arabie Saoudite, seul pays arabe où la femme n'est pas en mesure de conduire a, selon les experts, enregistré des avancées notamment en matière d'opportunités d'emploi et de participation à la vie publique.