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Tunisie : Diplomatie tunisienne, un corps aussi sinistré que convoité !
Publié dans Tunisie Numérique le 27 - 05 - 2014

Comme chaque année, en cette période, un climat de tension, de rumeur et grogne empeste le Ministère des Affaires Etrangères. Tout le monde est écrasé sous le poids de l'attente et de l'interrogation. Comme chaque printemps, le mouvement annuel des chefs de poste, des diplomates et des agents paralyse le Département et le transforme en arène de combat et de chahut. A défaut de transparence, l'opération de désignation reste empêtrée, comme toujours, dans les méandres de la suspicion et de l'opacité. Les critères d'affectation ne sont qu'un serpent de mer, dont tout le monde parle mais personne n'en a vu le bout de nez. La liste des heureux élus n'est annoncée que tardivement quand tout devient difficile pour s'organiser à joindre son poste.
Depuis la révolution, les ministres succédant à la tête de ce département que ses enfants de cru jugent sinistré et phagocyté (Mouldi Kefi, Rafik Abdessalem, Othman Jérandi, Mongi Hamdi) n'ont guère brillé par l'éclat de leur gestion, leur choix et leur méthode. On ne change pas un procédé qui marche même s'il est ténébreux. Après tout ce cumul de pression, de lynchage et de supplice moral, le personnel diplomatique et administratif aurait du s'en faire une raison, savoir faire preuve de patience, être stoïque et disposé à encaisser tous les coups tordus ou bas sans piper un traitre mot.
Depuis la révolution, et de mémoire de diplomates, jamais le « mouvement diplomatique » n'a accusé de tels atermoiements et marchandages. Même sous la dictature déchue, on mettait un peu la forme, du moins en matière de timing et de calendrier. Otage de la politique politicienne, coincé entre le marteau présidentiel et l'enclume gouvernementale, chaque camp négociant sa propre part du butin et ouvrant la voie à ses propres poulains, la liste en question continue de moisir encore sur les bureaux des deux têtes de l'Exécutif, entre les griffes partisanes et sous le règne de l'obscurité.
Depuis quelque temps, des voix s'élèvent, plus hautes et plus fortes chaque jour, dans les couloirs et bureaux du Ministère des Affaires Etrangères. Les hommes et femmes concernés retiennent leur souffle, suspendus au moindre bruit de coulisses, traquant les indiscrétions et les bribes d'informations. Une douloureuse et non moins dégradante quête quotidienne, de tous les instants, pour en savoir plus, pour briser le mur du silence, pour comprendre à quelle sauce ils seront mangés.
Comble du paradoxe, chaque année, le président de la république Moncef Marzouki se fend d'un communiqué pour affirmer que les nominations seront effectuées selon des critères objectifs basés sur la compétence et le profil professionnel. Et chaque fois, les nominations politiques trouvent grâce aux yeux du chef de l'Etat et de ses hommes. On dirait que là-haut, on tire un malin plaisir à faire durer le plaisir (plutôt le tourment ) et à toiser les gens d'en bas avec un regard de mépris où pétille un sentiment forcément sadique. Quelque part, on adore voir les gens souffrir.
Que nenni ! Alors que l'opinion publique, la classe politique et la société civile pressent le gouvernement de mettre en œuvre « la feuille de route », notamment le volet portant sur la révision des nominations politiques, des échos bruissent ci et là selon lesquels Moncef Marzouki se démène, toutes griffes dehors, pour imposer la nomination de son dernier carré de conseillers à des postes diplomatiques. L'éminence grise, Adnène Mansar serait bombardé à Paris (Délégation Permanente de Tunisie auprès de l'UNESCO), à défaut de pouvoir arracher le poste de Secrétaire Général de l'UMA. Le stratège de salon et Tsar de la communication Tarek Kahlaoui serait largué au Caire. Et l'anonyme et non moins obscur Khaled Ben Mbarek prendrait pied à Genève. Ce dernier, annoncé l'année dernière à Berne, n'a pu joindre le poste, sa désignation étant bloquée. Qu'à cela ne tienne ! Le poste de Genève sera vacant, il sauterait dessus. Etant signalé que Khaled Ben Mbarek ne vise que des postes en Suisse, tout simplement pour se rapprocher de sa famille qui vit à Besançon, ville proche des frontières helvétiques.
Donc, au lieu de dégager les nominations politiques et partisanes, il semble qu'à Carthage on a trouvé goût à en multiplier le nombre. Après tout, au sein de la Troïka de sinistre mémoire, seul le CPR n'a pas placé ses hommes dans la diplomatie tunisienne. Un manquement que le chef d'Etat semble résolu à combler cette année, vaille que vaille.
En tout état de cause, le personnel diplomatique et administratif du Ministère des Affaires Etrangères n'est plus disposé, plus que jamais, à avaler une nouvelle chape de couleuvres et à rester l'otage d'une implacable inertie et d'un statu quo qui a trop duré et que si, d'aventure, il continue mènerait inexorablement le Département au bord de l'implosion. Face à l'injustice, tous les moyens sont bons pour que les victimes recouvrent leurs droits.
Pour nombre de diplomates tunisiens, on n'est pas encore sorti de l'auberge. Contrairement aux attentes post-révolution, le système de désignation de chefs de poste diplomatique ou consulaire reste encore cloué dans les méandres partisans où le clientélisme et le copinage supplante le mérite et la compétence. Ce manque de transparence et de certitude envenime davantage le climat au sein du Ministère. Les diplomates concernés craignent pour leur carrière et leur famille (scolarisation, mise en disponibilité, déménagement,....), refusent farouchement que leur sort professionnel soit au centre d'un bras de fer bassement politique et partisan.
En conclusion, voilà une bombe à retardement dans les mains de Mehdi Jomâa et de Mongi Hamdi. S'ils ne défendent pas mordicus la neutralité de la diplomatie, la dépolitisation de la fonction et la prépotence de la profession, s'ils ne ferraillent pas bec et ongles, droits dans leurs bottes, sans lâcher le morceau ou céder une miette jusqu'à en obtenir gain de cause, personne ne reprochera au personnel diplomatique et administratif de réagir avec virulence, voire plus. Il s'agit d'une question de droit et non de faveur. Et quand un droit est bafoué, toutes les portes de l'enfer sont ouvertes.


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