Çà devient classique, habituel, à la limite « normal ». Et c'est, apparemment, à çà que veulent nous conduire ceux qui s'amusent à égayer nos nuits par leurs coups de pétards répétés et leurs bouquets de feux d'artifice nocturnes. De nombreux tunisiens rapportent leurs témoignages des manèges qui se répètent, inlassablement, chaque nuit, dans de nombreux quartiers de la capitale et des autres villes. Le scénario est devenu classique : Une voiture arrive dans un quartier sombre. Stationne quelques instants, le temps que ses occupants lâchent quelques coups assourdissants de pétards et de feux d'artifice. Puis, ces individus remontent dans leur voiture et repartent aussitôt, comme ils étaient arrivés. Les déflagrations reprennent alors, quelques pâtés de maisons, plus loin. C'est comme si ces mêmes individus s'arrêtaient toutes les cinq minutes dans un quartier différent, et remettaient le même menu. Pourtant, la police n'a pas cessé de faire des saisies de ces feux et pétards. Et le gouvernement a officiellement interdit la détention et l'usage de ces joujoux. Mais il semble que la filière de ravitaillement de ces individus a su contourner les mesures de contrôle, à la faveur, peut-être, d'une certaine « complaisance » de certains agents des douanes dans le contrôle, notamment des véhicules des tunisiens résidents à l'étranger, et qu'ils ne voudraient pas déranger outre mesure. Car il est aisé de constater que lors des mariages dans les villes de l'intérieur du pays, ces feux d'artifices sont largement utilisés, surtout dans les familles dont certains membres viennent de rentrer de l'étranger. Toujours est-il que ces concerts nocturnes de déflagrations n'augurent rien qui vaille, quand on pressent que certaines parties seraient en train d'habituer le tunisien à ces vacarmes, histoire de faire baisser sa vigilance, pour le jour où elles recourraient à de vrais coups de feux et autres explosions. De nombreux citoyens se plaignent que les forces de la police restent inertes devant ces manèges nocturnes. Mais ce qu'il faudrait savoir c'est que, Certainement, les policiers ont raison de ne pas accourir à la moindre déflagration ce qui constituerait alors, de belles aubaines de guet-apens, que pourraient leur tendre quelques terroristes. Aussi, est-ce le moment ou jamais, pour que le citoyen assume sa part de responsabilité, dans cette guerre contre le terrorisme. Pas en affrontant ces individus, bien sûr ! Mais simplement en essayant de regrouper le maximum de renseignements qui seraient utiles pour les identifier et les appréhender, comme leur nombre, la marque et même, quand c'est possible, l'immatriculation du véhicule utilisé, les rues qu'ils empruntent pour arriver et pour quitter les lieux... Mais, surtout, la chose à ne faire, sous aucun prétexte, c'est de s'habituer à ces détonations, et de se dire que ce sont certainement les mêmes gosses des autres fois qui remettent çà ! Il faut garder sa vigilance et soutenir l'Etat dans sa lutte de tous les jours contre le fléau du terrorisme.