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Les politiques et les enfants jouent aux pétards… mouillés
Publié dans Le Temps le 07 - 08 - 2011

Vous devez l'avoir constaté, le commerce des pétards, ces petites pièces d'artifice à détonation assez forte vendues aux enfants à l'approche de l'Aïd, connaît un succès inouï en ce début de Ramadan. Où que vous alliez, en ville ou dans les quartiers, les pétarades que cela provoque déstabilisent plus d'un tympan et effarent tous les corps sensibles. A cent millimes la pièce, ces pétards sont à la portée de tous les enfants et de tous les pubères en mal de loisirs sensationnels. Il faut reconnaître que la Révolution a remis au goût du jour l'usage des armes à forte détonation, pas seulement chez les snipers et les agents de l'ordre, mais même parmi les citoyens.
Les dernières violences survenues à Jebenyana tout comme les batailles rangées déclenchées dans les mois précédents à Sidi Bouzid, Gafsa et Kasserine ont vu des habitants ordinaires sortir leurs fusils de chasse et tirer sur leurs compatriotes. Lors de nos enquêtes précédentes, on nous disait toujours que les chasseurs tunisiens sont exemplaires dans l'usage pacifique et écologique de leurs armes dont le Ministère de l'Intérieur n'autorise le port qu'à des citoyens modèles. Les voilà, ces Tunisiens modèles qui ne chassent plus les animaux des forêts et des montagnes mais tirent sur du « gibier » humain. Parfois, c'est un cousin, un oncle ou un gendre qu'on vise et qu'on blesse ou abat. Pourquoi alors en vouloir aux gosses de nous effaroucher avec les déflagrations de leurs « explosifs » bénins. Depuis le 14 janvier, ces enfants se sont habitués aux explosions des bombes lacrymogènes, aux tirs à balles réelles dans les manifestations, aux bruits des roquettes libyennes sur nos frontières et aux images des obus de l'OTAN diffusées sur nos télévisions. Leurs joujoux à eux, au moins, ne tuent ni ne blessent personne ; quant aux jouets des « grands » (armes à feu, armes blanches, cocktails Molotov, gourdins, grosses pierres etc.), elles provoquent des désastres humains et matériels parfois irréparables.
Pétards mouillés !
Mais ça ne pétarade pas qu'avec les armes à feu et les explosifs : les discours sont incendiaires entre les formations et les leaders politiques, entre les avocats et les magistrats, entre les juges eux-mêmes, entre les anciens directeurs de lycées et le syndicat de l'enseignement secondaire, entre les laïcs et les extrémistes religieux, entre Ennahdha et l'Instance de Ben Achour, entre Hamma Hammami et le gouvernement provisoire, entre Larbi Nasra et l'instance chargée de la réforme de l'information et de la communication, entre nos chaînes de télévision à cause de l'audimat, à l'intérieur de l'Organisation de Défense du Consommateur, entre les commerçants et leurs clients à cause des prix ; bref, presque toutes les structures et les institutions du pays se sont transformées en une vaste arène violente d'où sont quasiment bannis la sagesse, la modération, le sens de la mesure, la raison quoi ! Quand elle se déroule sous les yeux d'un enfant de 6 à 10 ans, cette foire aux passions ne peut qu'exacerber ses pulsions violentes et son agressivité inhibée et ainsi lui renvoyer de la politique et du jeu démocratique une image déformée et incivique. De sorte que, le jour où il s'y engage lui-même, il ne cherchera qu'à pétarader comme ses aînés. Notre Révolution fut beaucoup moins violente que d'autres : n'y a-t-il pas moyen de réaliser dans le calme et la retenue ses principaux objectifs ? Certes, on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs ! Mais nous croyions que le temps de la casse était terminé et que l'heure de la construction a sonné. Depuis près d'une quinzaine de jours, on nous fait exploser à chaque fois un nouveau pétard : une fois sur un film, une autre fois sur un procès, une troisième sur une émission télé, une quatrième sur la libération d'un ancien ministre de Ben Ali et ainsi de suite. Et le feuilleton pétaradant ne risque pas de prendre fin cet été. Qu'à cela ne tienne, nous supporterons toutes les détonations pour que la Révolution atteigne ses objectifs. Pourvu que la Révolution elle-même ne soit pas un pétard mouillé !
Badreddine BEN HENDA
sihem [email protected]


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