Sondes Dalhoumi, conductrice de la voiture où deux jeunes femmes ont trouvé la mort suite à des tirs d'une patrouille de police a présenté, samedi, son témoignage à l'Observatoire tunisien des droits et des libertés. Un témoignage troublant qui alimente le doute sur la version donnée par le ministère de l'Intérieur. En voici le contenu : « A notre retour en voiture, nous avons été surpris par des personnes qui se cachaient vraisemblablement derrière les buissons, ils nous ont ordonné de nous arrêter mais comme il n'y avait ni barrage de police, ni point de contrôle, ni indication pouvant laisser deviner leur identité, nous avons poursuivi notre chemin craignant qu'il s'agisse de terroristes ou malfrats ». « Des tirs ont été ouverts par la suite, nous nous sommes immédiatement arrêtées. Ma sœur Ahlem a été atteinte d'une balle sur la tête. Un morceau de son crâne est tombé près de moi tandis que Ons me criait qu'elle a été touchée ». « Une voiture s'est approchée de nous, des agents de sécurité en sont descendus. J'étais sûre qu'Ahlem était décédée. Je les ai suppliés d'accélérer afin de sauver Ons en vain ». « Mon cousin Achref nous a conduits à l'hôpital. Une patrouille nous a interceptés en cours de chemin. Ils avaient levé les armes. Nous les avons imploré de nous laisser passer ». La conductrice affirme que les balles ont ciblé les personnes et non la voiture pour l'arrêter. Elle a remis en cause la version présentée. « Nous n'avons pas reçu l'ordre de nous arrêter et je dispose d'un permis de conduire depuis 10 ans » . Elle ajouté qu'a cette heure, elle n'a pas encore pu donner son témoignage aux parties officielles. A cet égard, l'Observatoire des droits et des libertés a appelé à la formation d'une commission indépendante qui élucidera les dessous de cette affaire et désignera les coupables.