Pour ceux qui se rappellent la série d'articles publiés par TunisieNumérique traitant des mésaventures d'une certaine « noble Dame », en allusion à notre pauvre chère Tunisie, la rédaction avait jugé que le périple de la noble Dame était devenu tellement triste et déprimant qu'elle a décidé de suspendre la publication de la série. Sauf que, de nos jours, la situation du pays colle tellement bien à l'histoire de cette noble Dame tombée dans la déchéance la plus totale, que la comparaison qui suit s'est imposée d'elle-même. En effet, la tradition arabe et musulmane, toujours à l'affût de la moindre ruse pour contourner les lois et les préceptes de l'Islam, a un certain moment, imaginé le personnage du « tarress ». Il s'agit, en fait, d'un jeune adolescent novice et candide, aux services duquel on faisait appel quand un époux indigne abuse de la confiance et de la patience de sa dulcinée et qui ose la répudier par trois fois successives. Comme les préceptes de l'Islam lui interdisent de la « reprendre », on avait, alors, imaginé de la faire marier à ce « tarress » qui était trop jeune et trop naïf pour y comprendre quoi que ce soit, avant de la faire divorcer le lendemain et de la remarier à sa brute d'époux. Une sorte de purgatoire obligatoire pour effacer l'ardoise. Il y aurait même eu des cas où le « tarress » en question se trouva si bien dans son rôle, qu'il refusa de divorcer. Comme ce fut le cas dans l'histoire de « Barguellil », le jeune esclave qu'on maria à sa patronne. Mais là, çà devient plus compliqué, quoique notre noble Dame a failli passer par là, n'eut été le sursaut en arrière au dernier moment de Jomâa quand il annonça qu'il ne se présentait à aucune élection. Car, en effet, si on revient sur les « performances » de nos chers technocrates pendant cette période qu'ils ont passée aux commandes du pays, on se rend compte qu'ils étaient là pour jouer au « tarress ». Ils n'ont rien fait, ils n'ont, en aucun cas soulagé la noble dame, Ils ont uniquement fait un passage timide pour faire oublier les « catastrophes » de leurs prédécesseurs de la Troïka. Et ils y ont presque réussi. Et pour ceux, parmi les citoyens qui ont le tort d'avoir la mémoire trop forte, ces technocrates auront réussi à montrer par leur incompétence, que la Troïka n'y était pour rien dans ce qui a touché le pays, « la preuve ! Même les technocrates les plus compétents n'ont pas réussi à faire mieux » ! Et pour revenir aux performances du gouvernement de technocrates, rien que la dernière en date, est plus qu'éloquente. Au lieu de chercher la cause de la faillite du pays, et de poursuivre ceux qui ont détourné les richesses nationales et même les dons et crédits à leurs propres comptes, ils se sont rabattus sur le pauvre citoyen pour lui soutirer une portion de son salaire pour renflouer les caisses de l'Etat laissées vides par leurs prédécesseurs. Et au lieu de chercher à faire redémarrer la machine de l'Etat, en assainissant l'administration de l'infiltration qu'elle avait subie et le bourrage des meilleurs incompétents dans les postes clé de la décision, ils se sont contentés de virer quelques gouverneurs et délégués, dont la plupart, d'ailleurs, ont été réintégrés dans la fonction, en catimini. Du coup, foin de la feuille de route et foin de dialogue national, il parait que la Troïka, Ennahdha en tête, a su tirer les ficelles de tout ce théâtre et de façon majestueuse. Finalement, il a été formidable ce « tarress », car en plus de sa docilité pour remplir sa part du contrat, il a surenchéri en gentillesse, en faisant, en prime, dégoûter la noble dame de tout autre parti. Donc, autant reprendre son bougre d'ex mari. Car comme on dit du côté de chez nous « garde ta calamité, sinon tu risques d'en avoir une pire » !