3- La Famille musulmane : vertu, humanisme et justice (suite) « Si vous craignez le désaccord entre eux (les deux époux) envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Dieu rétablira l'entente entre eux. Dieu est certes, Omniscient et Parfaitement Connaisseur. Adorez Dieu et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Dieu n'aime pas, en vérité, le présomptueux, l'arrogant . Ceux qui sont avares et ordonnent l'avarice aux autres, et cachent ce que Dieu leur a donné de par Sa grâce. Nous avons préparé un châtiment avilissant pour les mécréants. Et ceux qui dépensent leurs biens avec ostentation devant les gens, et ne croient ni en Dieu ni au Jour dernier. Quiconque a le Diable pour camarade inséparable, quel mauvais camarade ! Qu'auraient-ils à se reprocher s'ils avaient cru en Dieu et au Jour dernier et dépensé (dans l'obéissance) de ce que Dieu leur a attribué ? Dieu, d'eux, est Omniscient. Certes, Dieu ne lèse (personne), fût-ce du poids d'un atome. S'il est une bonne action, Il la double, et accorde une grosse récompense de Sa part.(An-Nissa'-versets 35 à 40)
Le foyer du Prophète, constitué par l'ensemble de ses épouses, (Al-Al Beït) était le modèle de la famille musulmane, où la femme est libérée sans pour autant manquer à ses obligations ou faillir à ses devoirs en tant que mère et épouse.
En tant que mère, elle a le devoir de veiller à l'éducation de ses enfants, et à les former de manière à pouvoir s'intégrer ultérieurement dans la société.
En tant qu'épouse elle a le devoir de soutenir son mari, de l'aider, ou de le rappeler à l'ordre lorsqu'il dévie ou qu'il commet des abus ou des actes contraires à la Chariâa ou aux règles de la bienséance.
Il serait donc erroné d'affirmer que la femme doit être soumise à son époux, selon la législation musulmane.
Les époux sont plutôt liés par des obligations réciproques, inhérentes à la nature de la famille dont ils constituent les piliers.
Les femmes doivent être vertueuses et droites afin de donner le bon exemple à ses enfants.
L'époux a également des devoirs inhérents à sa qualité de chef de famille. Cependant, et selon la Chariâa islamique, le mari est tenu de se concerter avec son épouse sur tout qui se rapporte au ménage et contribue à la préservation de la cellule familiale.
Il est tenu de remplir ses devoirs conjugaux, et son épouse a le droit de le lui réclamer, et de demander le divorce à ses torts en cas de réticence de sa part.
Le Prophète écoutait souvent les doléances que venaient faire des épouses lésées par leur mari. Il tranchait souvent en leur faveur lorsque leurs demandes étaient légitimes.
Selon un Hadith rapporté par Muslim, une femme s'est plainte au Prophète, de son mari qui ne remplissait pas ses devoirs conjugaux pour cause d'incapacité physique.
Le Prophète, lui indiqua de divorcer, sans toutefois lui manifester la moindre animosité ni la moindre désobéissance quant à l'accomplissement des devoirs conjugaux, afin de ne pas le vexer.
Le divorce constitue donc selon la Chariâa, l'ultime recours, dans les cas extrême ou pour des motifs impérieux.
La conciliation constitue, une étape nécessaire préalable au divorce, au cours de laquelle, on peut faire appel à des membres de la famille de chacun des deux époux, en tant que médiateurs.
La femme est donc sur ce point sur un pied d'égalité avec l'homme, ; elle peut demander le divorce pour faute, ou même si elle n'a plus d'affinité envers son époux. On dit qu'elle arrache le divorce (Talak Khalîi) moyennant un dédommagement alloué par le Kadhi à l'époux concerné.
Le mari qui compte divorcer doit respecter les droits de l'épouse concernée en lui allouant un dédommagement conséquent.
« Ô Prophète ! Quand vous répudiez les femmes, répudiez-les conformément à leur période d'attente prescrite; et comptez la période; et craignez Dieu votre Seigneur. Ne les faîtes pas sortir de leurs maisons, et qu'elles n'en sortent pas, à moins qu'elles n'aient commis une turpitude prouvée. Telles sont les lois de Dieu. Quiconque cependant transgresse les lois de Dieu, se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si d'ici là Dieu ne suscitera pas quelque chose de nouveau » (Atalak-verset 1)