Il fût un temps, pas si loin que çà, où la compagnie aérienne nationale, la fameuse Tunisair au logo non moins fameux de la Gazelle, emblème, mais aussi source, de fierté des tunisiens, était un des symboles de réussite de ce petit bout de terre, qui montrait qu'il pouvait, et qu'il voulait, se mesurer aux grands de ce monde, et faire partie de l'élite, du moins en matière de transport aérien. Cette compagnie, aux ressources, certes, limitées, s'était toujours fait un point d'honneur d'être à la pointe en matière de qualité de service et en matière de rentabilité, malgré tout. C'était, n'en déplaise à quelques uns, une compagnie qui réussissait et qui forçait le respect des grands, surtout avec ses filiales de Catering ou d'entretien des avions. Or ne voilà-t-il pas que, depuis un heureux hiver 2011, et l'avènement de la non moins heureuse « révolution » du jasmin, cette compagnie commence à varier ses performances et à donner des leçons au monde entier, non plus en matière de sérieux et de qualité, mais en matière de déchéance et de putréfaction. La compagnie a su, à partir de là, forcer l'admiration générale en démontrant que « lorsqu'on veut, on peut ». Surtout quand on veut exceller en médiocrité, il n'y a pas plus facile. En effet, et depuis ce sacré hiver 2011, la Tunisair n'a pas cessé de plonger, de plonger et de plonger. A chaque fois qu'on était persuadé que la compagnie a atteint le fond, et qu'on ne pouvait chuter plus profond, il y a toujours un responsable quelque part au sein de cette valeureuse compagnie pour nous démentir, et pour démonter notre méconnaissance des capacités, illimitées, de cette glorieuse boite, en matière de médiocrité et de décadence. Ainsi, après avoir fait subir tout ce qu'on pouvait, et, surtout, ce qu'on n'osait pas, imaginer, à ses clients, la compagnie arrive toujours à innover et à battre ses propres records. Dernière performance en date de la Tunisair, après avoir réduit ses passagers à la diète forcée avec ses packs de sandwichs et repas froids, de chez une enseigne assez estimée de la place, ne voila-t-il pas que la compagnie trouve encore mieux, et propose à ses heureux clients qui n'avaient aucun autre tort que celui d'avoir encore cru en elle, des sandwichs dignes de chez « Hamadi weld Namoussa », crûment enveloppés dans du papier serviette, et servis à la main par un personnel, pourtant, habitué à bien mieux que çà, le tout accompagné d'un vulgaire gobelet d'eau. Cela se passait à bord du vol TU 375, à destination d'Alger de ce lundi 11 mai. Et tout çà, pourquoi ? Juste pour suivre le diction qui dit, que « quand on veut tuer son chien, on l'accuse de rage » ? Messieurs les responsables de cet état de choses, de grâce, ressaisissez-vous. Il ne s'agit là, point de chien enragé, et il ne s'agit surtout pas de le tuer. On conçoit, certes que le but serait, éventuellement, de le vendre le pauvre médor ! Mais dans ce cas là, qui voudrait d'un clébard crevé ? Vendez le, donc, ce pauvre toutou, et ne le tuez point, c'est lamentable et c'est même, à la limite, irresponsable.