Le président de la République a estimé que la Tunisie demeure une exception dans la région. Béji Caïd Essebsi, qui s'exprimait devant un parterre d'universitaires et de responsables dans le gouvernement américain, a affirmé que malgré ses soubresauts, l'expérience tunisienne reste la plus réussie au regard de l'enlisement auquel a conduit l'onde de choc du printemps arabe dans d'autres pays. « Je suis le garant de la réussite de cette expérience » a-t-il dit en substance. Néanmoins, le président de la République a concédé que la Tunisie n'a pas encore parachevé sa transition économique. Tout en louant les réalisations politiques marquées grâce au sens du compromis et du consensus, le président de la République a jugé que les gouvernements successifs n'ont pas réussi à désamorcer les facteurs ayant déclenché la révolution du 14 janvier à savoir les disparités régionale et l'absence d'opportunités d'emploi. Le président a indiqué que la Tunisie est résolue à restaurer la confiance avec ses investisseurs et ses bailleurs de fond tout en exprimant sa confiance dans la reprise économique. Il a, par ailleurs, insisté sur la volonté de la Tunisie à renforcer sa coopération et conforter la caractère stratégique de ses relations avec les Etats-Unis en se félicitant du soutien reçu par le président américain. « Le président américain a affirmé sa disposition à soutenir la Tunisie et à l'aider à parachever son processus de transition sur la voie de la stabilité et du développement », a argué Béji Caïd Essebsi. Evoquant la question sécuritaire, Essebsi a souligné que l'enrayement de ce phénomène nécessite une volonté politique régionale et internationale sérieuse. Le président a indiqué que la Tunisie compte multiplier le potentiel de ses forces armées, accentuer la force de ses services de renseignements et sécuriser ses frontières pour vaincre cette menace. Le président a, en outre, fait savoir que la Tunisie reste attachée aux principes des droits de l'homme et aux libertés personnelles. Evoquant le niqab (voile intégral), le président a dit l'accepter tant qu'il ne tend pas à défier les règles établies et à menacer le vivre-ensemble. « Les femmes aspirant à une vie sociale et à travailler au sein d'institutions devront dévoiler leur visage » a-t-il tranché.