Les tunisiens, leur illustre ministre des affaires étrangères en tête, sont en train de se féliciter et de fêter le retour sains et saufs de nombreux tunisiens qui ont afflué vers le passage frontalier de Ras Jedir durant les dernières heures de la journée de mardi 13 octobre. Les tunisiens sont contents et soulagés de savoir que leurs compatriotes sont rentrés sains et saufs, après qu'ils aient été, selon ce qu'ils disent, eux et leurs geôliers, les chefs des milices islamistes de Sobratha, retenus en otages durant des heures. Leurs geôliers exigeaient, en contre partie de leur libération, la relaxe de deux citoyens libyens, appréhendés le même jour à l'aéroport de TunisCarthage, dont le maire auto proclamé de Sobratha. Alors la question qu'on serait en droit de se poser, « Est-ce que les tunisiens ont été relâchés, comme çà par simple bonté de cœur de la part de leurs ravisseurs, ou comme le déclare notre ministère des affaires étrangères, grâce à ses pourparlers et son intervention énergique » ? Ou ont-ils été échangés contre les deux individus libyens appréhendés à Tunis ? Et vus les antécédents des milices libyennes dans la gestion de telles affaires, comme celle du fameux Walid Leglib, criminel connu et confirmé qui a été relâché en juin dernier en contrepartie de la libération d'agents de la mission diplomatique tunisienne retenus en otages, il semble fort peu probable que les libyens aient relâché leurs otages aujourd'hui sans avoir obtenu ce qu'ils exigeaient. D'autant plus que les miliciens de Sobratha étaient plus déterminés que jamais à obtenir leurs revendications, et avaient même menacé de fermer les frontières. Et puis qui sont les deux individus libyens qui auraient très probablement été relâchés pour faire libérer les otages tunisiens ? Il s'agit d'un dirigeant de la milice de Sobratha présenté comme étant le maire de la ville, en l'occurrence le nommé Houcine Dhawadi et son accompagnant. Et le nom de ce Houcine Dhawadi a été, à maintes reprises, cité dans les aveux des terroristes en rapport avec les filières d'envoi des jihadistes tunisiens en Syrie, de même qu'en ce qui concerne les filières de transfert d'armes en territoire tunisien. Alors, la Tunisie aura-t-elle été, encore une fois, obligée de fermer l'œil et de relâcher dans la nature un criminel recherché à l'international, faisant de son territoire une zone de passage des terroristes et des criminels de tous bords ? Et cela dans le but de récupérer ses citoyens retenus en Libye ! Et, dernière question : « Qui sont ces centaines de tunisiens qui ont été retenus à Sobratha ? Et l'ont-ils été réellement ? Et puis, que faisaient-ils dans ce semblant de pays où rien ne subsiste, et surtout pas, la notion d'Etat ? Et s'il y avait parmi eux des tunisiens qui, en guise de travail en Libye, étaient enrôlés par les groupes terroristes d'Al Qaïda ou de Daech ? Alors, dans ce cas, les autorités tunisiennes feraient bien d'ouvrir l'œil et le bon, en accueillant ces « miraculés » ou ces « rescapés » de la guerre libyenne. Car çà la foutrait mal qu'au lieu de cueillir comme il se doit des criminels qui rentrent pour brûler notre pays, on les accueille les bras ouverts, avec les honneurs et l'empressement dus à leur statut de rescapé d'une opération de prise d'otages. Surtout, que nous gageons que nombreux parmi les arrivés à Ras Jedir vont déclarer qu'ils n'ont plus leurs papiers d'identité sur eux, et que les miliciens leur avaient volé leur argent et leurs papiers... Alors, prudence... Prudence !