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Tunisie : Lecture dans le remaniement ministériel
Publié dans Tunisie Numérique le 11 - 01 - 2016

Longtemps présenté comme imminent, le remaniement ministériel a été finalement annoncé. Des enseignements ont été vite tirés et des piques vite lancées. Essuyant un manceau de bois vert, voire même des critiques à boulets rouges sinon au vitriol, le remaniement ministériel a divisé l'opinion publique. D'aucuns estiment que la montagne a accouché d'une souris, d'autres, moins virulents,pensent que le rendu est en deçà des attentes. Des reproches acerbes ont fusé contre le Premier Ministre, jugé trop effacé, et même contre le Président de la République, accusé d'avoir tout manigancé en sous-main, à l'antichambre du pouvoir, et d'avoir confisqué, en réalité et en catimini, les attributions constitutionnelles du Chef de Gouvernement. Dans la foulée, Rached Ghannouchi a pris également pour son grade. Une cacophonie où aucun acteur n'a été épargné.
Parmi les conclusions dont le remaniement ministériel a fait l'objet et que nombreux observateurs ont avancées, il y a lieu de citer les suivantes :
D'abord, Habib Essid ne semble guère avoir la main haute sur les tractations. Il multiplie les contacts et les consultations sans en piper un orphelin mot. Ce qui laisse suggérer qu'il n'en était point le maitre d'œuvre et que tout s'était joué pratiquement à son dos, à Carthage où le Chef d'Etat s'en était approprié le rôle que la Constitution stipule et avait fait main basse sur la liste et sur la décision, en parfaite coordination avec son compère, à savoir Rached Ghannouchi. Certains étaient même allés à dire que ce dernier est, de facto, le véritable Président de la République et gère le pays à sa guiseavec la complicité tacite de BCE. En quelque sorte, un retour en force d'Ennahdha que le présent remaniement ministériel montre et démontre.
Ensuite,la suppression de la fonction de Secrétaire d'Etat, ce qui serait anticonstitutionnel selon certains juristes tunisiens chevronnés. D'ailleurs, pourquoi ?! A priori, c'est une première non seulement en Tunisie mais dans le monde. Dans les annales gouvernementales, jamais un gouvernement n'a été composé sans Secrétaire d'Etat ou rang équivalent. Mettre à la porte, d'un trait, 16 Secrétaires d'Etat doit être justifiés, et non prendre au dépourvu tout le monde sans daigner livrer la moindre explication. Dans le même ordre d'idées, où se situe exactement le problème ? Au niveau du poste en soi ou au niveau de son titulaire ? Est-ce la compétence qui a fait défaut ou est-ce la fonction qui s'était avérée superflue. En plus, la colonie tunisienne à l'étranger a très mal pris le fait que le dossier Migration soit passé à la trappe, n'étant plus désormais géré par une structure gouvernementale comme auparavant avec un Secrétariat d'Etat.
Enfin, la présence de la femme est réduite comme une peau de chagrin, un vrai cache-misère. Uniquement trois femmes dans ce nouveau gouvernement. Comme si les femmes ministres étaient responsable de l'échec du Gouvernement.
Une tendance s'est dégagée pour conclure qu'Ennahdha est le seul parti qui soit sorti vainqueur de ce processus de réaménagement gouvernemental. Il a exercé toute sorte de pression sur les protagonistes et mis tout son poids pour modifier la donne et recomposer le paysage gouvernemental selon ses vues et ses intérêts, revendiquant, entre autres, la neutralité des fonctions régaliennes de l'Etat, à défaut de placer à leur tête des hommes de main. A ce titre, il n'est pas interdit de conclure qu'Ennahdha a ramassé le pactole. Il a obtenu gain de cause sur au moins quatre dossiers, faisant valoir la même approche visant à renforcer sa présence politique dans la nouvelle architecture gouvernementale. Autrement dit, sans gouverner, être au cœur du pouvoir :
Premièrement, avoir la peau d'Othman Battikh, Ministre des Affaires Religieuses, l'homme à abattre à n'importe quel prix, pour avoir œuvré sans merci ni faux-fuyant à assainir les mosquées et donner un sens au principe de neutralité des lieux de culte, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution. Voilà bien un homme d'Etat qu'on dégage, avec la complicité flagrante des deux têtes de l'Exécutif et des mentors de Nida Tounes, tout simplement parce qu'il s'était démené à mettre en pratique les clauses constitutionnelles correspondantes.
Deuxièmement, évincer Najem Gharsalli, Ministre de l'Intérieur, qui s'était donné à fond pour restructurer son ministère et améliorer les conditions de sécurité. Un homme que, de toute évidence, Ennahdha n'était pas parvenu à phagocyter. Son tort c'était d'être efficace, bosseur et politiquement incorruptible. En lieu et place, le guide spirituel a manœuvré en coulisses pour imposer un nom, idéologiquement proche sinon compatible. Pour rappel, le nouveau ministre, Hédi Majdoub , était le chef de cabinet d'Ali Laârayedh en 2012, année de braise en termes de sécurité et d'ordre. Donc, un homme du sérail nahdhaoui, ce qui est en soi un point noir dans son pédigrée qui n'est pas de nature à démentir ses accointances avec Ennahdha.
Troisièmement, dans la même logique, accorder le Ministère de la Justice, le poste étant vacant, à un nom dont Ennahdha cautionne sinon propose la nomination. Le nouveau ministre, Omar Mansour, quoique sa réputation, son efficacité et sa compétence soient convenues quand il était Gouverneur de l'Ariana, ne brille pas, par contre, par sa neutralité politique. Il est suspecté de connivence avec Ennahdha, tout au moins d'en être le candidat. Dans la configuration politique de la Tunisie actuelle, il est insensé de croire que ce poste de haut rang soit attribué sans l'assentiment, voire même l'incitation de Rached Ghannouchi.
Quatrièmement, maintenir, coûte que coûte, Zied Laadhari à son poste de Ministre de l'Emploi et de la Formation Professionnelle, fonction où il était loin de faire des étincelles ou de se prévaloir d'un bilan prometteur. Bien au contraire, il est parmi les lanternes rouges dans le classement des ministres les plus appréciés. Il semble que son maintien soit brandi comme une condition irrévocable et préalable à toute négociation sur la composition du nouveau Gouvernement. Là aussi, Ennahdha a bien joué le coup et a remporté le morceau.
Par ailleurs, le fait que le remaniement ministériel ait été annoncé par un simple communique et non lors d'une conférence de presse a étonné plus d'un. Il est clair que le précédent Gouvernement, son chef en premier, n'a pas brillé par son sens de la communication.


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