La Tunisie vit, depuis quelques semaines, dans l'expectative de l'annonce du futur gouvernement. Le premier de la « deuxième République ». Cette attente est d'autant plus motivée, que le futur gouvernement aura la terrible tache d'assurer la relance économique et tenter de remédier aux dégâts occasionnés par le passage calamiteux des gouvernements de la Troïka. Or, jusqu'à présent, rien ne semble venir, et l'attente se fait de plus en plus lourde, de plus en plus pressante. Certains commencent, même, à s'impatienter, et commencent à le manifester à travers les différents médias. Mais rien n'y fait. Il aura fallu des semaines de pourparlers et de négociations, juste pour choisir le chef du gouvernement, qui devra, lui, proposer sa formation, dans les meilleurs délais, car le pays n'en peut plus de cet attentisme et de cette inertie quasi-totale des rouages de l'Etat. Il semblerait que les choix s'annoncent, tous aussi difficiles que périlleux. Et aussi bien Béji Caïed Essebsi que Habib Essid ne jouissent pas d'une marge de manœuvre suffisante. En effet, BCE est soumis à des pressions de toutes parts. Car en plus des pressions étrangères émanant, principalement, des potentiels bailleurs de fonds, sans les quels, aucun espoir de relance ne serait permis, et qui semblent s'entêter à refuser toute participation des figure de feue la Troïka dans le futur gouvernement, il est soumis aux pressions au niveau national avec des formations politiques hétéroclites qui avancent chacune leurs conditions et menacent chacune de faire obstruction au prochain gouvernement si jamais ces conditions ne sont pas satisfaites. Par ailleurs, BCE n'arrive même pas à avoir un brin de sérénité au sein de son propre parti, qui commence à être le théâtre de luttes intestines, et à se scinder en différents clans qui se promettent de s'entretuer, histoire d'accaparer le pouvoir et la décision suprême. Ces divergences sont arrivées au point que des élus du bloc même du parti de BCE, menacent de voter contre les choix du futur gouvernement s'ils n'y sont pas associés. En résumé, la « foire » totale, alors que, comme nos illustrissimes politiciens le disent si bien, le monde entier regarde vers nous, pour « applaudir » la première, et unique, transition démocratique qui ait abouti de leur sacré « printemps arabe ». Donc, et à ce jour, les pourparlers semblent tourner en rond, sans jamais aboutir, et aucune décision finale n'a pu être entamée en vue d'ébaucher la formation du futur gouvernement. Quoique, selon les bruits des couloirs qui abritent ces pourparlers, il a été donné à TunisieNumérique de recueillir les premiers éléments qui semblent être définitifs concernant le début de formation du futur gouvernement. D'abord, accord a été conclu pour que la moitié des portefeuilles soient confiés à des figures jeunes, c'est-à-dire âgés entre quarante et cinquante ans. Par ailleurs, il aurait été convenu de donner à la femme une belle part dans cette équipe au pouvoir, avec un minimum annoncé de dix portefeuilles. Ensuite, Nidaa Tounes, en sa qualité de parti majoritaire, hériterait de la moitié des postes, alors que la deuxième moitié sera partagée entre 25% pour les autres partis et 25% d'indépendants. Il paraitrait, néanmoins, qu'Ennahdha ne sera pas représentée dans le futur gouvernement. A part ces « principes généraux », quelques noms commencent déjà à s'imposer comme étant des choix définitifs, à savoir : Abdessatar Messaoudi au ministère de la justice Lazhar Chebbi ministre de la défense nationale Slim Chaker au département des Finances Mahmoud Ben Romdhane à l'économie De même que le ministère de l'intérieur sera attribué à un cadre de Nidaa Tounes, qui reste à identifier suivant ses compétences en matière de sécurité.