Une jeune femme de Bagdad a crée une large polémique, non seulement dans la société irakienne mais dans le tout le monde arabe. La raison : avoir conduit sa bicyclette via les rues populaire de la capitale. En effet, Marina Jebeur, jeune irakienne, a lancé une initiative qu'elle a nommée « Je suis la société », via laquelle elle vise à changer les mentalités un tant soit peu dans une société profondément patriarcale. Elle a donc opté pour la conduite du vélo, une activité qu'elle pratiquait à Londres, et si en Angleterre elle passait tout à fait inaperçue, à Bagdad, les regards étaient littéralement braquées sur elle. Marina s'est d'abord promenée dans les quartiers calmes de la capitale irakienne, puis elle a décidé de faire ses courses dans les quartiers populaires et surpeuplés, là, les réactions ont été plus agressives, certains hommes ont essayé de la faire tomber de son vélo, d'autres étaient plutôt amusés, d'autres encore l'ont soutenu. Cependant, elle a souligné que plus elle roulait, plus les réactions étaient moins agressives, « la répétition est une arme efficace », a-t-elle conclu. A propos de ses objectifs, Marina s'est exprimé au média irakien Al Hurra en ces termes : « Pour moi, conduire un vélo dans mon pays n'est ni ambition ni exploit, il ne s'agit que d'une initiative personnelle via laquelle je voudrais casser avec certaines coutumes et conventions, et faire justice... ». Par ailleurs, la jeune cycliste a affirmé qu'elle reçoit des milliers de messages et commentaires sur son initiative au quotidien , divisés entre pour et contre, preuve de l'envergure de la polémique qu'elle a réussi à déclencher, juste à cause de sa bicyclette. Une campagne de soutien a toutefois suivi ses courses à vélo, Marina a indiqué avoir reçu des photos de femmes battues qui voulaient témoigner de leur support à la jeune cycliste, dans une société dominée par un conservatisme qui interdit à la femme irakienne l'accès à ses moindres droits. Notons enfin qu'un meeting aura lieu le 5 décembre 2016, il réunira les fans de l'initiative « je suis la société » qui prévoient de rouler en groupe, hommes et femmes, à partir de la statue de Shahrazade, avec toute la symbolique que recouvre le lieu de départ.