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« WADJDA » de Haifa Al Mansour : Pour l'émancipation de la femme
Cinéma
Publié dans Le Temps le 15 - 02 - 2013

Le thème de la condition féminine et du destin de la femme arabe a été depuis belle lurette abordé par les cinéastes arabes, certains ont soulevé le problème du divorce et de la polygamie, d'autres ont posé le problème de la violence contre les femmes, sa soumission à la volonté masculine et sa dépendance physique, psychologique et financière dans les sociétés patriarcales, notamment dans les pays du Golfe, connus pour être des sociétés conservatrices et hostiles à l'émancipation de la femme et à l'égalité entre les sexes.
Qu'un réalisateur tunisien traite de ce sujet est chose normale, d'autant plus que la femme tunisienne a déjà eu son statut personnel, quoique certaines forces réactionnaires veuillent le mettre en cause depuis la Révolution, mais qu'on parle de la femme dans un long métrage saoudien réalisé par une cinéaste saoudienne, suscite beaucoup d'étonnement auprès du public cinéphile, non seulement dans les pays arabes mais aussi en Occident. Et ce n'est pas un hasard que « Wadjda », le film de Haifa Al Mansour, cinéaste saoudienne, a été bien accueilli en France depuis sa sortie dans les salles de cinéma le 06 février courant.
Cependant, il n'est pas toujours à la portée de tous les cinéastes saoudiens de se jeter dans l'eau pour soulever ce genre de problèmes relatifs à la condition féminine. En effet, il faut beaucoup de courage, de défi et surtout de soutien à tout cinéaste voulant s'aventurer dans ces choses, considérées par ces sociétés traditionnelles comme étant des sujets tabous. Haifa Al Mansour, avait de la chance d'être soutenue, moralement et financièrement, par des richards saoudiens à l'esprit ouvert et tolérant, soucieux d'apporter des changements au sein de la société saoudienne. De plus, la formation académique et le niveau intellectuel, culturel et social de la réalisatrice, mariée à un diplomate américain et ayant fait des études cinématographiques en Australie. Imprégnée des idées occidentales et très préoccupée par le sort de la femme saoudienne, cette réalisatrice a le mérite de réaliser le premier long-métrage
saoudien osant parler de la femme dans ce pays conservateur où la gent féminine est encore sous-estimée, voire dévalorisée par les hommes à l'esprit rétrograde. Ce n'est donc pas à la portée de tous les cinéastes saoudiens, qui sont d'ailleurs des oiseaux rares et dont les productions sont presque inexistantes, ou s'il y en a, sont tout simplement censurées. Chose évidente dans un pays où il n'y a pas de salles sombres et où les films étrangers sont regardés dans les foyers à travers les DVD. C'est dire que le cinéma de l'Arabie saoudite demeure relativement peu développé, puisque jusqu'en 2006, on en compte seulement deux films et un documentaire !
Inutile de relater les événements du film qui tournent autour d'une adolescente désirant acquérir un vélo pour exercer son hobby, mais qui se voit refuser ce désir de la part de ses parents, puisque le vélo est interdit en Arabie Saoudite pour les jeunes filles de peur de perdre leur virginité. Encore une obsession qui anime des esprits chagrins de la société patriarcale dans ce pays arabe ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est autorisé à cette fille de porter des jeans et des baskets, écouter de la musique occidentale, voir des films en DVD et se comporter à l'occidentale dans son quotidien, mais se voit interdire de monter à bicyclette. Et c'est là que réside l'une des contradictions que la réalisatrice ne saurait tolérer et que, pour elle, priver une fille de pratiquer ses activités ludiques ou sportives relève de l'ignorance de ses parents de l'apport des exercices physiques à l'épanouissement de
l'enfant.
Emile Zola a dit un jour : si j'avais un enfant, je le mettrais dès son bas âge à bicyclette, car pour lui, c'est un moyen d'éducation capable d'inculquer à l'enfant la volonté de défier les obstacles et le sens de responsabilité.
Serait-ce là un appel à l'émancipation de la femme à travers le vélo ? Certes le vélo n'est qu'un moyen d'expression dans le film qui pourrait avoir beaucoup de connotations renvoyant à maintes interdictions subies par les femmes saoudiennes, dans l'esprit de la réalisatrice. C'est peut-être aussi une simple narration de la vie quotidienne de la majorité écrasante des familles saoudiennes, appartenant à la classe populaire, qui n'ont jusque-là aucun souci quant à la façon d'éduquer leur progéniture ! Le Saoudien, féru de liberté et d'égalité entre les sexes, trouvera sans doute son compte dans ce premier film saoudien, qui met en scène le sort des femmes de ce pays, non sans humour et délicatesse.


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