Le ministre de la Justice a assuré ce matin le 14 décembre 2016 que le verdict qui a fait scandale (concernant l'autorisation du mariage d'une gamine de 13 ans à son violeur) a été annulé par le procureur général. En effet, l'affaire a pris de l'envergure compte tenu de l'âge de la fille et l'atteinte flagrante aux droits de l'enfance qui, cette fois, a été commise de manière légale via une décision du juge de première instance du Kef. Les réseaux sociaux ont traduit toute la colère et toute l'indignation de la société civile, même si certains ont manifesté leur satisfaction de l'application de la loi 227, largement discutée. Rappelons que cette loi propose comme solution le mariage du violeur et de la victime afin de « sauver » la fille du « déshonneur » et l'agresseur des poursuites. De son côté, a déléguée de l'enfance a appelé l'ARP à une révision immédiate de cet article, en totale opposition avec le principe de protection de l'enfance et la lutte contre la violence qui vise la femme. Notons qu'au Liban, une vaste campagne a permis l'annulation d'une loi semblable (article 522) et qu'en Turquie, la société civile a empêché le passage d'un projet de loi du même genre, grâce à des manifestations acharnées.