Aujourd'hui, 69e anniversaire de l'armée : Les sentinelles ne craignent pas la mort !    Santé : renforcer le partenariat tuniso-égyptien    Affaire Chafik Jarraya : ouverture du procès le 4 juillet    Deux promotions dans l'Armée nationale    Naoufel Ouertani revient à Mosaïque FM en tant que directeur de la programmation    Décès du journaliste Walid Tlili    Nouvelle distinction mondiale pour la Tunisie : Ali Baklouti porteur de la chaire "Pays du Sud" en sciences mathématiques 2026    Redonner voix à Bourguiba : un travail d'historien    Perspectives en hausse : la Simpar veut croire à 2025    Impôt sur la fortune immobilière : le ministère des Finances fixe la date limite au 30 juin    Sebkha Séjoumi, futur joyau vert du Grand Tunis ?    El Mouradi prépare son entrée en bourse et s'ouvre aux enseignes internationales    Les banques centrales africaines augmentent leurs réserves d'or pour faire face à la volatilité monétaire    Astrée Assurances : dividende fixé à 2,5 dinars par action    Nafti : "La diplomatie tunisienne est fondée sur des principes clairs et le rejet de toute agression contre les pays musulmans"    Trump affirme que l'Iran et l'entité sioniste ont tous deux violé le cessez-le-feu    L'armée de l'entité sioniste dit détecter des missiles tirés en ce moment par l'Iran    Coupe du monde des clubs : la composition probable de l'Espérance face à Chelsea    Espérance de Tunis – Chelsea : où voir le match ?    Tunisie Telecom accompagne le championnat du monde U17 de Beach Handball à Hammamet    Présidence du gouvernement : jour férié jeudi ou vendredi, selon la vision du croissant    Drame à Sfax : deux morts dans l'explosion d'une cuve dans une usine    Zaghouan : Un incendie ravage 5 hectares dans la région de Jradou    L'hôpital militaire de Sfax en passe de devenir un pôle de santé 100% connecté    Le Ministre de la Santé Dr. Mustapha Ferjani en Egypte pour la réunion du Comité de Pilotage Régional de l'Africa CDC    Traitement aérien à Tunis : les apiculteurs appelés à protéger leurs ruches    l'ambassade de Tunisie à Doha appelle ses ressortissants au calme et à la vigilance    Néji Ghandri dévoile la stratégie d'AMEN BANK pour Accompagner les entreprises    Hausse des températures et vents renforcés au Sud... À quoi faut-il s'attendre ?    Après les frappes américaines, le Qatar prend les devants et ferme son espace aérien    Poissons morts à Slimane : l'alerte rouge pour la Méditerranée !    L'Iran revendique des frappes sur les bases américaines au Qatar et en Irak    Tennis – WTA 500 d'Eastbourne: Ons Jabeur éliminée dès le 1er tour    L'excellence tunisienne en marche : l'équipe nationale de Kendo en route vers le Japon    La soirée tuisiennene à Rome : une belle réussite    Le chef de la diplomatie iranienne à Moscou : Poutine hausse le ton et affiche son soutien à Téhéran    FIFAK 2025 : une 38e édition sous le signe de la liberté et de la solidarité avec la Palestine à Kélibia    Coup d'envoi aujourd'hui de la 25ème édition du Festival de l'Union des Radios et des Télévisions Arabes    Frappes contre l'Iran : la Tunisie dénonce une légitimité internationale à géométrie variable    La Tunisie au dernier rapport l'UNESCO sur l'industrie du livre en Afrique    Marathon de la construction et de l'édification : une course qui fait courir… les moqueries    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Kaïs Saïed, Ons Jabeur, Ennahdha et Hizb Ettahrir…Les 5 infos de la journée    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Par Imed Derouiche : L'homme d'Etat, ennemi juré des politiques et des populistes !
Publié dans Tunisie Numérique le 21 - 05 - 2020

« La différence entre l'homme politique et l'homme d'Etat est que le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération. » James Freeman Clarke – 1810-1888
Les tunisiens vivent très mal la situation politique actuelle marquée par les querelles stériles, l'absence de programmes de développement et de visions stratégiques pour les générations futures. Ils détestent ce qu'il est advenu de leur pays après 10 années d'un soulèvement populaire qu'ils croyaient salvateur. Les tunisiens sont déçus du rendement politique et ils ne se reconnaissent plus dans une classe politique qui s'apparente plus à une arène de combats de coqs, prêts à s'entre-tuer pour assouvir leurs ambitions personnelles qu'à un laboratoire d'idées avec des hommes intelligents et respectueux qui échangent sur des programmes pour améliorer les conditions de vie des tunisiens et l'avenir du pays.
Aujourd'hui, les tunisiens s'interrogent ou sont passés les bâtisseurs de la Tunisie moderne et pourquoi les hommes politiques prennent le pas sur les hommes d'Etat ?
Porteurs de projets sociétaux, talentueux, visionnaires, patriotes, souverainistes, pourvus de grandes capacités de management et souvent dépourvus d'ambitions politiques personnelles, les Hommes d'Etat sont soucieux du présent et surtout de l'avenir de leurs pays. Contrairement aux hommes politiques, les hommes d'Etat ne sont ni opportunistes et encore moins carriéristes. Contrairement aux hommes politiques, les hommes d'Etat préfèrent servir que se servir. Contrairement aux hommes politiques, les hommes d'Etat ne sont pas mégalomanes. Contrairement aux hommes politiques, les hommes d'Etat sont les comptables de leurs propres réalisations. Contrairement aux hommes politiques, les hommes d'Etat laissent des traces indélébiles et marquent l'histoire par des postures et des réalisations intemporelles et immortelles.
Les Mhiri, Nouira, Filali, Ben Ossmane, Messaadi , Klibi, Belkhodja, Gannouchi, Charfi , Boulares, Ben Dhia, Zenaidi, Jouini, Tlatli, Rabeh, Ben Salem , Ramadhani et tant d'autres ont été les chevaliers du bon ordre en balisant les contours de la Tunisie moderne. N'en déplaise aux aigris, aux ingrats et aux inféodés aux confréries terroristes, tous ces hommes d'Etat ayant servi loyalement la Tunisie sous les 2 Présidents Bourguiba et Ben Ali et ont marqué de leurs empreintes leurs passages avec des programmes, des œuvres et des ouvrages mémorables. (Feu Chedly Klibi et le Festival de Carthage)
Pour l'un comme pour l'autre, n'est pas Ministre qui veut. Il fallait du talent, de l'exemplarité, de la compétence et du dévouement à servir son pays pour aspirer à une responsabilité ministérielle.
Pour Bourguiba, le politicien visionnaire et bâtisseur de l'Etat moderne, le talent et la compétence suffisaient pour être dans le cercle de confiance car il avait une méfiance vis-à-vis des hommes politiques comme Mestiri, Ben Salah et Sayeh qui nourrissaient des ambitions personnelles.
Pour Ben Ali, l'homme d'Etat qui a doté la Tunisie d'infrastructures et a amélioré les conditions de vie des tunisiens, la compétence et la loyauté étaient indispensables pour construire ses équipes d'hommes d'Etat dévoués et de quelques politiciens porteurs de projets comme Mohamed Charfi ou Daly Jazi.
Depuis 2011, les véritables hommes d'Etat furent désavoués pour la simple raison qu'ils constituaient une menace pour les hommes politiques et même Beji Caid Essebssi, plébiscité Président de la République en 2014 et qui se disait homme d'Etat, pensant aux générations futures a cédé à la tentation des hommes politiques. Par nécessité, il a troqué le talent et la compétence à l'allégeance avec les conséquences que nous connaissons suite au choix de Youssef Chahed, un simple Secrétaire d'Etat à l'Agriculture, au poste de Chef de Gouvernement dont l'ambition était de surclasser son mentor. Si BCE avait conservé Mehdi Jomaa à la Kasbah, il aurait réconcilié les tunisiens avec le mérite et surtout aurait évité à la Tunisie toutes les crises politiques et économique et aurait donné une autre cartographie politique en 2019 car de l'avis de tous les observateurs, Jomaa fut le meilleur Chef de Gouvernement de l'après 14 Janvier.
Les véritables hommes d'Etat aseptisés de politique sont nombreux et nous pouvons citer à titre d'exemple les Fadhel Abdelkefi, Kamel Ben Nasseur, Taoufik Jelassi, feu Slim Chaker ou Ghazi Jribi, qui ont fait preuve de talent, de savoir-faire et de loyauté à la République. Chacun a apporté ses solutions et sa vision pour sortir la Tunisie de sa léthargie mais tous ont été désavoués car leurs rendements faisaient de l'ombre aux politiques. La manœuvre politicienne de désavouer les hommes d'Etat a eu l'effet boomerang car elle a pollué les débats publics, a marginalisé les politiques avec des scores honteux lors des législatives de 2019 et a permis l'éclosion de courants populistes qui vouent une aversion notoire pour le talent des hommes d'Etat et la prestance des hommes politiques. Des populistes qui sont dans le déni et le nihilisme pour assouvir leur revanche sur l'establishment et pour ameuter leurs troupes sur le politiquement correct.
Après l'épisode avorté d'Habib Jemli, le président Kais Saïd, fidèle à sa thèse de non-Etat martelée pendant sa campagne, a évincé le candidat homme d'Etat Fadhel Abdelkefi, qui a été réhabilité par l'histoire après le coup fomenté par Brutus au profit d'Elyes Fakhfakh, un politicien en veilleuse depuis sa débâcle aux élections présidentielles. Nous payons actuellement le prix de ce choix et la léthargie de l'Etat face au fonds Zakat initié par le maire du Kram Fethi Layouni en est la parfaite illustration. S'il est décrié par les politiques pour des raisons idéologiques tenant à la constitutionnalité du fonds et à l'islamisation des institutions, les objections des hommes d'Etat tiennent aux mécanismes de collecte et de distribution de ce Fonds qui seront partisans et en fonction de l'allégeance. L'autre grief des hommes d'Etat tiendrait au financement de ce fonds et si par le passé on s'accordait à ce que le 26 26 finance les projets d'assainissement et d'infrastructure, ce fonds Zakat pourrait servir à financer des projets douteux et contraires aux fondamentaux de la République.
Imed Dérouiche
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.