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Par Hadi Sraïeb: La force des uns est largement faite de la faiblesse des autres !
Publié dans Tunisie Numérique le 07 - 05 - 2021

Il ne faut plus s'étonner de rien ! Ce qui advient n'est que la résultante d'un désintérêt croissant de la population pour la « chose publique ».
Une désaffection qui s'est accélérée au fil du temps, de législature en législature, sans qu'à aucun moment, les forces dites de progrès et de changement aient pu imposer la moindre réorientation de la politique économique.
L'abstentionnisme est là pour en témoigner quand ce n'est pas les accès de colère corporatiste ou bien encore les bouffées de fureur des régions. Les gouvernements successifs se sont évertués à ne toucher à rien. Ils ont certes gouverné en gestionnaire de l'existant sans jamais s'aventurer sur le terrain de réformes radicales.
Loin s'en faut, les diverses coalitions islamo-centristes ont sciemment et invariablement cherché à sauver cette « économie de connivence » pourtant à bout de souffle !
Les duettistes complices, conservateurs modernistes et conservateurs islamistes ont usé et abusé d'artifices et de faux semblants pour préserver l'ordre social existant.
Mais devant les dérives récessives du « laissez-faire », (pluralité des déficits, des créances et pertes irrécouvrables), les dix gouvernements qui se sont succédé ont choisi continuellement la fuite en avant, subterfuge commode de refinancement des déboires par de nouveaux emprunts (doublement des prêts, soit près de 50 Mds DT).
Une échappatoire, permettant le maintien à flot, tout le temps de la communauté internationale (bailleurs de fonds) a bien voulu fermer les yeux sur les mésaventures et revers de cette « transition» !
Mais voilà et après quelques admonestations et avertissements (pays sur liste noire !), les institutions financières internationales semblent avoir sonné la récréation ! FMI comme UE et BM.
Ajoutons que durant tout ce temps, tout ce que le pays compte de progressistes de socio-démocrates et de gauche plus radicale, prisonniers de leur idéologique surannée et d'une logique d'égo suicidaire de leurs dirigeants, ont été proprement incapables de produire la moindre proposition alternative.
Pas l'ombre d'un programme plausible et recevable par la majorité des couches populaires et moyennes ! Une débâcle sans appel, sanctionnée fort logiquement lors des dernières élections.
Vae Victis ! Malheur aux vaincus !
Un effacement de la scène politique de ces forces de progrès fort dommageable qui provoque dans son sillage découragement et désappointement des couches populaires et d'une large fraction de la société civile, mais qui par contrecoup redonne vigueur et allant aux forces conservatrices qui n'en espéraient pas autant.
Sans opposition véritable, et en dépit de la cacophonie ambiante et des frasques parlementaires, mais plus sérieusement en l'absence de toute délibération contradictoire sur les solutions qu'il conviendrait de mettre en œuvre, le gouvernement peut espérer aller, -sans une trop forte pression sociale à redouter-, sur le terrain des réformes austéritaires, en contrepartie de quoi il obtiendrait tout ou partie de l'argent frais lui permettant de refermer provisoirement une séquence difficile (évitement d'une crise majeure) et de se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de la législature.
Rasséréné et résolu, le gouvernement compte aller vite.
Nous n'en voulons pour preuve que les engagements pris dans une note confidentielle adressée aux administrateurs du FMI et à laquelle nous avons eu accès. Il est dit, je cite: « Une seconde nécessité inhérente à la forte instabilité politique est d'avoir un processus de réformes qui s'appuie le moins possible sur l'activité législative et le passage par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) afin d'éviter les effets de congestion de l'agenda législatif et de réduire les délais et les retards de législation. L'action gouvernementale privilégiera les leviers règlementaires et managériaux aux mains du Gouvernement ».
Edifiant s'il en est ! Il faut donc s'attendre à la publication de préférence dans les périodes de congé estival, de vacances parlementaires, de décrets, d'ordonnances et de règlements avec effet immédiat sans recours à la délibération !
Une délégation se trouve donc à Washington essayant d'arracher une nouvelle facilité de crédit.
Même si comme nous l'avons souvent écrit, le FMI fait partie du problème et pas de la solution, du fait même des conditionnalités qu'il cherche à imposer ! C'est donc principalement le tandem, Ministre des finances et Gouverneur de la banque centrale, qui est à la manœuvre !
Dans cette même note confidentielle, les représentants de l'Etat tunisien prétendent : « dégager un solde primaire positif à partir de 2022, pour infléchir la trajectoire de la dette publique » ! On croit rêver ! Même un étudiant en 1er cycle pourrait faire la démonstration que cela est tout à fait impossible
Côté recettes : Et à l'appui de cette affirmation incongrue, les rédacteurs de la note affirment pouvoir récupérer 5,6 Mds DT des 12.600 Mds DT de créances contentieuses (oui vous avez bien lu ! une broutille !) sur les 7 prochaines années.
Le reste pourrait faire l'objet d'une amnistie fiscale (la énième du genre) ! Il est aussi question de la fin des régimes forfaitaires de toutes natures, mais il est vrai compensé par l'instauration d'un taux d'IS réduit (10 ou 15%) et par une révision du barème de l'IRPP visant à plafonner l'imposition à 25%. Faut-il encore se demander pour qui ces prosélytes zélés (non ! pas ceux de l'assemblée) roulent-ils ?
Côté dépenses : le gouvernement reconnait que les mesures prises de réduction de la masse salariale de l'Etat (départ volontaire, retraite anticipée) ont été insuffisantes au regard des exigences posées par le mécanisme élargi de crédit conduisant à son interruption en 2018 ! Aussi nos autorités proposent-elles désormais un redéploiement des effectifs vers la fonction territoriale en laissant entrevoir que la charge financière incomberait aux municipalités (350 dont les 2/3 sont en quasi faillite).
Crédules les administrateurs du FMI ? Pas si sûr ! S'ensuit toutes sortes de recettes plus ou moins fantaisistes : emploi à temps partiel, autorisation du double emploi, pour aboutir en 2022 à une masse salariale à 15% du PIB en 2022, soit 3 points de moins qu'en 2020 !
De véritables tours de passe-passe ! On a décidemment peine à croire que nos dites compétences nationales soient tombées aussi bas ! Ce n'est pas tout !
La transformation de la compensation (800 M DT énergie, 1800 alimentation, 500 transports) en revenus ciblés (25% de la population) est de nouveau avancée.
Nos deux émissaires croient encore dur comme fer que cette opération (qui loin de tomber sous le sens puisque seuls 5 pays sur 50 ayant un système de compensation ont adopté une logique de ciblage) est réalisable sans engendrer de nouvelles flambées de colère.
L'économie serait substantielle, le budget de la compensation serait réduit à moins d'un milliard au lieu des trois d'aujourd'hui ! La levée progressive des subventions serait ainsi compensée par des ajustements à la hausse des divers produits et services concernés ; soit en termes plus pragmatique et direct, une réduction différenciée du pouvoir d'achat des diverses catégories de citoyens ! En matière de progrès social, on fait mieux !!!
Nos deux négociateurs vont évoquer une « vente par appartement » des participations publiques.
Last but not least, et à tout seigneur tout honneur, le gouverneur indique vouloir s'engager dans une libéralisation totale des changes (cf. le compte capital) dixit : « L'attractivité recherchée des capitaux extérieurs va aussi de pair avec l'objectif de facilitation de la dynamique d'internationalisation des entreprises tunisiennes ».
La messe est dite.... dirait nos amis chrétiens ! Et ils se disent patriotes !
En revanche, pas un mot sur l'emploi, sur les salaires indignes, sur la détresse des déclassés, sur la précarité croissante des couches moyennes, sur la montée irrésistible de la fraude fiscale et douanière, pas plus que de l'évasion des capitaux qui atteint elle aussi des sommets (40 Mds DT sur la décennie !).
Sans un sursaut populaire et d'esprits libres dénonçant cette dérive inéquitable, favorisant les mêmes au détriment du plus grand nombre, rien de bon ne devrait sortir de ces négociations !
Alors un sursis.... possiblement ! Mais à coup sûr le pays tout entier restera dans l'impasse
Hadi Sraieb, Docteur d'Etat en économie du développement
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