L'Instance Nationale de Protection des Données Personnelles a lancé un rappel à l'ordre à l'attention du ministre de l'éducation, qui vient, selon le communiqué de l'instance, de commettre une bourde monumentale, qui irait jusqu'à « mettre en péril la souveraineté de l'Etat tunisien » ! Le ministère de l'éducation a cru bon, en effet, de lancer un questionnaire en ligne, destiné à évaluer le retentissement de la crise du covid sur l'enseignement et les études. Et le ministère a commis l'erreur de confier ce questionnaire à une plateforme web étrangère. Or, parmi les services stratégiques dont il dispose, le ministre de l'éducation a oublié l'importance du centre national des technologies de l'éducation. Un centre dédié aux services en ligne et à la communication à travers internet. Car c'est à travers ce centre et sa plateforme que se font toutes les opérations d'inscription, d'orientation et autres, par les élèves et leur ayant droit. Et la moindre de ces opération comporte, comme tout le monde le sait (sauf, peut-être, le ministre de l'éducation), toutes les informations concernant les élèves, leurs familles, leurs lieux de résidence, leurs numéros de CIN, leurs numéros de téléphone, et, aussi, les numéros de leurs cartes bancaires... Et le ministre de l'éducation a cru opportun de livrer toutes ces données, ultra confidentielles, à une plateforme web, étrangère, de surcroît, qui pourra, ainsi, disposer d'une base de données incroyable comportant toutes les données de la majorité de la population tunisienne. Autant dire, une mine d'or d'informations pour la plateforme, et une mine de problèmes pour les citoyens, mais aussi, pour l'Etat, puisque n'importe qui y mettant le prix, pourrait piocher dans cette base de données stratégique. Une bourde aussi monumentale qu'incroyable émanant d'un ministre qui se prétend, pourtant de l'élite académique du pays. L'INPDP, saisissant la gravité de la chose a, immédiatement, interpellé le ministre, pour qu'il corrige la donne et évite que toutes ces données nationales et personnelles ne se retrouvent sur la marché du net, et lui a demandé de s'en tenir à la circulaire N°24, du 5 novembre 2020, qui stipule que toutes ces données, ainsi que celles se trouvant sur les serveurs des différents services publics, soient, obligatoirement, hébergés chez un hébergeur tunisien. L'instance demande, par ailleurs, aux citoyens, de s'abstenir de répondre à ce questionnaire lancé par le ministère de l'éducation. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!