La découverte d'un dauphin échoué sur la plage de Hammam Lif, au sud de Tunis, et l'apparition d'une teinte brunâtre inhabituelle de l'eau ont suscité l'inquiétude et la colère des habitants, relançant les critiques sur la dégradation environnementale du littoral. La vidéo diffusée ce week-end par un riverain, Issam Ben Mourad, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. On y voit le cadavre d'un dauphin sans blessures apparentes, allongé sur le sable, à proximité d'une mer fortement troublée par ce qui semble être un rejet massif de pollution. Intervenant ce lundi matin sur les ondes de Jawhara FM, Issam Ben Mourad a dénoncé une situation de plus en plus alarmante. « Ce qui se passe est la conséquence directe de la négligence chronique dont souffre cette plage », a-t-il déclaré, rappelant que malgré les précédentes visites présidentielles, la zone reste marginalisée et insalubre. Selon lui, la mort du dauphin serait directement liée à la pollution marine, en l'absence de signes extérieurs de blessure. Il pointe du doigt l'incapacité des autorités à gérer la situation, ainsi que le manque de responsabilité citoyenne : « Des déchets et du plastique sont laissés partout. Certains habitants participent eux-mêmes à la dégradation du site », a-t-il déploré. La municipalité de Hammam Lif, confrontée à des ressources limitées, ne parviendrait plus à faire face seule aux défis environnementaux. « Les canaux d'eaux usées continuent de se déverser directement dans la mer sur toute la bande côtière », a-t-il averti. Issam Ben Mourad a appelé les autorités à agir en urgence, notamment en accélérant les projets de stations d'épuration promis depuis deux ans mais toujours non réalisés.