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L'art de mettre le feu au pays : Kais et Samir Saied jouent au pompier pyromane
Publié dans Tunisie Numérique le 23 - 05 - 2022

Le Dialogue national, la trouvaille politique de l'après-Révolution, le chef de l'Etat, Kais Saied, n'en voulait pas, il y est allé en traînant les pieds. Et quand on fait quelque chose contraint et forcé très souvent on le fait mal. Que reproche le président de la République à ce qui valu à la Tunisie un prix Nobel de la paix en 2015 ? C'est d'avoir en quelque sorte blanchi la Troïka et d'avoir permis à ceux qui ont démoli le pays de se cramponner au pouvoir. Quand le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, argue que les islamistes ont accepté de dialoguer en 2013 pour sauver la Tunisie il omet volontairement de dire que c'est ce même dialogue qui a lavé leurs pêchés et leur a permis de se recycler. Dans le fond Kais Saied a raison de ne pas dialoguer avec les démolisseurs de la République, encore fallait-il mieux travailler la forme, encore fallait-il ne pas grossir inutilement le rang des ennemis du palais de Carthage…
L'UGTT n'a pas oublié ni pardonné…
Le plus gros problème de la popularité – c'est le cas de Saied dans tous les sondages – c'est que ça peut vous plonger dans l'ivresse des sommets qui nuit au discernement, obstrue la raison et fait faire des erreurs de jugement fatales. Quand on n'est pas aux responsabilités ça peut ne pas porter à conséquence mais quand on est à la tête de tout un Etat c'est très problématique. Le problème de l'occupant du palais de Carthage ce ne sont pas ses opposants, dont la crédibilité et la popularité tendent vers zéro en dépit de l'agitation autour du référendum, le problème de Saied c'est l'UGTT…
Pour comprendre le coup de sang de cette dernière, qui vient de sabrer le Dialogue national avec une grève général en plus, il faut remonter aux origines du projet de Saied. Quand ce dernier, acculé par les partis politiques, les organisations et les partenaires étrangers (il n'y a pas un communiqué où les amis de la Tunisie ne soulignent pas la nécessité d'organiser un dialogue national inclusif), a décidé finalement d'y aller il l'a fait en fracassant le Dialogue national impulsé en 2013 par l'UGTT. Cette dernière a encaissé et n'a pas moufté…
Les humiliations de trop
Gonflé à bloc par ce silence, le chef de l'Etat a mis sur la table sa Consultation nationale… sans consulter l'organisation nationale phare, l'UGTT. Un deuxième affront public que l'UGTT a avalé. Jusqu'à ce corset que le président de la République a voulu mettre à Taboubi et compagnie, en leur demandant de valider sans broncher son projet constitutionnel pour lui dégager l'autoroute vers la troisième République, celle du président tout-puissant et qui décide de tout. C'est l'offense présidentielle de trop…
L'UGTT a d'abord demandé à Saied de revoir sa copie et d'y intégrer les partis politiques. Le chef de l'Etat a fait la sourde oreille, pire : il a laissé ses soutiens claironner partout qu'il n'est pas question de dialoguer avec les pourris, les corrompus, etc. – comprenez la joyeuse bande des partis politiques. La centrale syndicale est revenue à la charge en martelant qu'il n'est pas question de s'en tenir au carcan préfabriqué par le chef de l'Etat. Là aussi silence radio du côté du palais de Carthage. Et toujours les mêmes soutiens qui parlent au nom de Saied, alors que ce dernier regarde ça de loin, de haut, avec le dédain qu'on lui connait pour l'obligation de s'expliquer sur ses décisions découlant de sa science infuse…
Les gros dégâts signés Samir Saied
Les sorties du ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saied, n'ont pas arrangé les choses. L'UGTT certes se complaît dans son statut de pivot de la vie politique du pays mais c'est avant tout un syndicat qui défend par-dessus tout les intérêts de ses adhérents, des salariés des secteurs public et privé généralement. Le ministre de l'Economie a été d'une incroyable maladresse en assénant publiquement, bien avant de le dire en douceur aux principaux intéressés, qu'il n'y a rien dans les caisses et que par conséquent il n'est pas question de verser les augmentations salariales signées avec l'UGTT. Ou alors il a feint la maladresse pour préparer le terrain à l'âpre réunion 5+5 du 20 mai laquelle d'ailleurs n'a débouché sur rien…
Le fait que les caisses publiques soient vides Taboubi ne l'ignore pas, mais encore fallait-il soigner la forme pour permettre au leader de la centrale syndicale de sauver la face devant ses troupes. Lui fermer la porte tout ce temps et l'entrouvrir juste pour lui dire qu'on ne lui donnera rien, ni augmentation salariale ni retrait de la circulaire numéro 20, c'est une humiliation de plus qui pourrait coûter à la Tunisie le cachet de l'UGTT sur les réformes, passage obligé pour que le FMI décaisse.
L'exécutif parie sur le ras-le-bol des citoyens tunisiens et se dit que Taboubi n'est pas capable de rééditer l'exploit des deux grèves générales qui avaient fait plier Youssef Chahed. Mais la colère de l'UGTT peut aussi très bien être cette étincelle qui mettra le feu au pays. Le chef de l'Etat joue littéralement avec l'avenir de la Tunisie. Toutefois la centrale syndicale n'a pas encore fixé une date pour sa grève générale. En langage syndical cela signifie qu'il y a encore une fenêtre de tir pour négocier et éviter un mouvement social destructeur qui n'arrange les affaires de personne. Taboubi a abattu sa carte, à Saied de jouer.
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