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France : Désormais Paris se finance plus cher que la Grèce sur les marchés, en attendant la frappe de l'UE et des agences de notation
Publié dans Tunisie Numérique le 27 - 09 - 2024

Le grand argentier de la France, Bruno Le Maire, est parti vers d'autres cieux (il a trouvé une planque en Suisse, il y donnera des cours dit-on) mais les problèmes eux restent et dans la durée. L'ex-ministre de l'Economie, qui a présidé aux destinées des Finances du pays durant 7 ans, laisse un niveau d'endettement inédit et des déficits publics record. Et d'après son successeur, Antoine Armand, le déficit budgétaire ira au-delà des plus sombres prédictions pour 2024 et 2025, plus de 6%. Le Premier ministre Micher Barnier a fait des finances publiques sa priorité et de toute façon il n'a guère le choix. Mais la route du Parlement – c'est le coeur du pouvoir – sera jalonnée d'explosifs, entre les deux listes sorties majoritaires des législatives (le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire) mais à qui le président Emmanuel Macron a dénié le droit de piloter le pays. Les problèmes de la France ce sont les marchés qui le disent le mieux.
Une chose terrible et inédite s'est produite hier jeudi 26 septembre : le taux d'intérêt sur les obligations françaises à 5 ans est plus haut que celui de la Grèce, le pays le plus endetté de l'Union européenne (UE), une nation qui était presque en faillite il y a 15 ans. Désormais Paris contracte des prêts à 2,48%, Athènes s'arrête à 2,40 %. Ce que la France paye et très cher c'est la défiance des investisseurs face à des horizons politiques – et donc des choix économiques – qui sont tout sauf dégagés…
Barnier fera bientôt son entrée dans le chaudron de l'Assemblée nationale pour y faire son discours de politique générale mais surtout pour y décrocher une majorité composite, hétéroclite, qui sera forcément plus fragile que la précédente. Macron avait provoqué des législatives pour se donner une majorité parlementaire plus confortable, même dans ses pires cauchemars il n'a pas vu un tel résultat. Et après cette majorité hypothétique de Barnier quelle politique économique pour redresser la France ?
En tout cas les marchés eux sont très sceptiques voire pessimistes. Bon, jusqu'ici le taux qui fait référence en Europe, à savoir le taux à 10 ans, reste à un niveau soutenable, 2,97% pour Paris contre 3,10% pour Athènes. Mais la dynamique est clairement contre la France, sa dette coûte plus cher que celle de l'Espagne, ce n'était pas arrivé depuis 2006. Les obligations françaises à 10 ans sont à 2,97%, contre 2,95% pour celles de Madrid.
Les marchés financiers ont donc pris position : la dette française est plus risquée que celle de l'Espagne. «Le dépassement par la France du taux à 5 ans de la Grèce est un épiphénomène, celui du taux à 10 ans de l'Espagne est encore plus parlant», commente Christopher Dembik, économiste et conseiller en investissement chez Pictet AM.
«La France est clairement en queue de peloton avec la Grèce et l'Italie à 3,46 % alors qu'elle appartenait encore en 2012 au peloton de tête avec l'Allemagne et les pays du Nord, tandis que l'Espagne figurait chez les mauvais élèves surnommés les PIIGS («cochons», en anglais, pour Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne)», corrobore Alexandre Baradez, chef analyste chez IG.
Même le Portugal, qui s'est longtemps débattu dans une crise endémique, a fini 2023 avec un excédent budgétaire de 1,2% de PIB. Son taux à 10 ans se situe à 2,72%. «Alors que la France et le Portugal étaient aux mêmes niveaux, notre pays a décroché à partir de la dissolution en juin. Il y a d'abord eu le risque politique de voir l'extrême gauche ou l'extrême droite arriver au pouvoir et imposer d'importantes dépenses fiscales et hausses d'impôts. Aujourd'hui, le nouveau gouvernement ne suffit pas à rassurer, c'est l'urgence qui prime et inquiète les marchés», ajoute Baradez.
La France est sévèrement punie pour son dérapage budgétaire, au départ Le Maire l'a prévu à 4,4% du PIB en 2024, puis il n'a pas cessé de revoir le chiffre à la hausse. Et maintenant il «risque de dépasser» les 6% du PIB, c'est le double du seuil toléré dans la zone euro, a alerté le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin. Ce dernier a donné rendez-vous aux députés le 9 octobre prochain pour leur présenter le projet de loi de finances 2025…
C'est en ce moment qu'on découvrira les arbitrages pour rétablir les équilibres ou au moins une trajectoire pour guérir le pays, et il faudra y aller à marche forcée pour éviter deux bombes à retardement. La première est le couperet de l'UE pour déficit excessif, la France a jusqu'au 31 octobre pour soumettre un cap financier. La seconde est la révision de la note de la dette de la France par les agences de notation à l'automne.
«Le spread (écart) entre la France et l'Allemagne est de 80 points de base depuis quelques mois. Ce niveau de danger signe le début de panique, la panique complète a eu lieu en 2012 à 180-190 points de base», souligne Baradez, qui est d'avis qu'on n'a pas encore atteint le niveau maximal du stress sur le marché obligataire. D'après l'expert, paradoxalement, cette situation peut donner un coup de main au gouvernement pour calmer ses opposants et les Français...
«On sait combien les pensions de retraite et les charges sociales pèsent sur les finances et on se rend compte que les chèques énergie qu'on réclamait pour avoir une inflation moins forte se paient aujourd'hui, tout comme les mesures de soutien durant la crise du Covid qui se sont poursuivies après la pandémie», argue-t-il. Le «quoi qu'il en coûte» d'Emmanuel Macron a fini par coûter «un pognon de dingue», conclut l'analyste.

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