Une affaire de fraude fiscale, de corruption et de blanchiment d'argent a rattrapé Rodrigo Rato, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et figure influente du Parti populaire conservateur espagnol. Une cour de Madrid a prononcé vendredi une peine de 4 ans, 9 mois et un jour de prison à son encontre, assortie d'une amende de plus de 2 millions d'euros. Des accusations lourdes sur une décennie Rodrigo Rato a été reconnu coupable d'avoir fraudé le fisc espagnol à hauteur de 8,5 millions d'euros entre 2005 et 2015. Selon le communiqué de la cour, l'ancien ministre de l'Economie et vice-premier ministre sous le gouvernement de José María Aznar a également été impliqué dans des crimes de blanchiment d'argent et de corruption. Le tribunal a souligné que le jugement prenait en compte des retards « injustifiés » dans le processus judiciaire, qui s'est étalé sur plus de neuf ans, ce qui a contribué à un certain allègement de la peine. Des antécédents judiciaires Cette nouvelle condamnation n'est pas une première pour Rodrigo Rato. En 2018, il avait été condamné à 4 ans et demi de prison pour détournement de fonds au sein de la banque espagnole Bankia, qu'il dirigeait entre 2010 et 2012. Rato avait utilisé des cartes de crédit de l'établissement à des fins personnelles, ce qui avait alimenté un scandale majeur. En fin d'année 2020, il avait bénéficié d'un régime de semi-liberté après avoir été acquitté dans une autre affaire liée à la faillite de Bankia en 2011, survenue en plein cœur de la crise financière espagnole. Un passé prestigieux entaché Rodrigo Rato avait pourtant connu une ascension impressionnante. Ministre de l'Economie et des Finances pendant huit ans, il avait contribué à renforcer l'économie espagnole avant de prendre les rênes du FMI entre 2004 et 2007. Son parcours s'est toutefois heurté à de multiples affaires judiciaires, remettant en cause sa réputation et son héritage politique. Une condamnation contestée Rato a qualifié le verdict de « profondément injuste » et a annoncé son intention de faire appel. Dans un entretien accordé au quotidien conservateur ABC, il a affirmé que le jugement était dénué de « base légale » et entaché d'irrégularités.
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