Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, a effectué ce mercredi 25 décembre 2024 sa première visite officielle en Chine depuis sa nomination en octobre. Ce déplacement intervient dans un contexte délicat où opportunités économiques et tensions politiques s'entremêlent entre Tokyo et Pékin. Une rencontre au sommet Takeshi Iwaya a rencontré son homologue chinois Wang Yi à la résidence d'Etat de Diaoyutai, un lieu prestigieux souvent utilisé pour les visites diplomatiques de haut niveau. Le ministre japonais s'est également entretenu avec le premier ministre chinois, Li Qiang, avant de quitter Pékin le jour même, a indiqué son ministère. Dans ses déclarations préalables à la visite, Takeshi Iwaya a reconnu l'importance cruciale des relations bilatérales sino-japonaises tout en soulignant les « défis et préoccupations » qui persistent. De son côté, Pékin, par la voix de Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a réitéré sa volonté de renforcer la coopération bilatérale. Un partenariat économique vital La Chine et le Japon entretiennent des liens commerciaux étroits, la Chine étant le premier partenaire commercial du Japon. Toutefois, ces relations économiques sont ternies par des différends historiques et des rivalités stratégiques. Depuis plusieurs années, Tokyo a intensifié ses dépenses militaires en réponse aux manœuvres de Pékin, notamment autour de Taïwan, qui se trouve à proximité des zones maritimes japonaises. En 2024, des incidents tels que des incursions de l'armée de l'air chinoise dans l'espace aérien japonais et des exercices navals dans le détroit de Taïwan ont exacerbé les tensions. Fukushima et les différends commerciaux Un autre point de friction majeur concerne la décision de la Chine, en 2023, de suspendre les importations de produits de la mer japonais après le rejet des eaux traitées de Fukushima dans l'océan Pacifique. Si Pékin a annoncé en septembre 2024 une reprise progressive des importations de fruits de mer japonais, ce dossier reste sensible. Le poids du passé Les blessures historiques pèsent toujours lourdement sur les relations entre les deux pays. L'occupation brutale de régions chinoises par le Japon avant et pendant la Seconde Guerre mondiale demeure un sujet de contentieux, Pékin reprochant à Tokyo de ne pas avoir pleinement reconnu ses torts. Les visites d'officiels japonais au sanctuaire Yasukuni, où sont honorés des criminels de guerre condamnés, suscitent régulièrement l'indignation en Chine, ravivant les mémoires douloureuses du passé. Vers une coopération renforcée malgré les tensions Malgré ces différends, cette visite marque un effort pour maintenir le dialogue entre les deux puissances asiatiques. « La Chine est prête à travailler avec le Japon », a assuré Mao Ning, soulignant les nombreuses opportunités de coopération. Cette rencontre entre les deux chefs de la diplomatie reflète la complexité des relations sino-japonaises, oscillant entre partenariats économiques fructueux et rivalités politiques persistantes. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!