La politique migratoire de Donald Trump et ses prises de position controversées sur la scène internationale commencent à avoir un impact visible sur le tourisme. Le groupe hôtelier français Accor S.A. a annoncé une baisse de 25 % des réservations anticipées des voyageurs européens vers les Etats-Unis pour l'été 2025. Selon Sébastien Bazin, PDG du groupe, cette chute des réservations constitue une accélération d'une tendance déjà observable depuis le début de l'année, avec une baisse initiale de 18 à 20 % enregistrée durant les trois premiers mois. Interrogé par Bloomberg TV ce mardi, Bazin a expliqué que ce phénomène est lié à un climat de mécontentement croissant vis-à-vis de la politique américaine. Un changement de destination massif Les touristes européens, déçus ou inquiets des positions du président américain, préfèrent désormais se tourner vers d'autres destinations telles que le Canada, l'Amérique du Sud ou encore l'Egypte. Bazin souligne que "le simple fait de voyager vers une destination politiquement tendue peut être un facteur d'hésitation, même si les incidents restent rares". Ce boycott touristique se greffe à une tendance de consommation engagée de plus en plus présente sur les réseaux sociaux. En Suède, au Danemark, en France, des milliers d'internautes partagent des astuces pour remplacer les produits américains, qu'il s'agisse d'électronique, de produits alimentaires ou de biens de consommation courante. Un coup dur pour le tourisme transatlantique Historiquement, le tourisme entre l'Europe et les Etats-Unis représente l'un des flux les plus rentables au monde pour les compagnies aériennes et les chaînes hôtelières. Mais plusieurs compagnies commencent à ressentir la pression. Virgin Atlantic Airways a exprimé cette semaine son inquiétude concernant la baisse du trafic vers le Royaume-Uni, tandis que les actions de groupes aériens comme IAG S.A. (British Airways) ont fléchi. Côté canadien, Air Canada a rapporté une baisse de 10 % des réservations entre avril et septembre sur les vols transfrontaliers avec les Etats-Unis, conséquence directe des tensions commerciales. Les déclarations répétées de Donald Trump sur l'annexion imaginaire du Canada comme 51e Etat américain ont provoqué une vive réaction chez les consommateurs. Une mobilisation numérique croissante Des groupes Facebook, notamment au Danemark (90 000 membres), en Suède (80 000 membres) ou en France, multiplient les appels à la réduction ou l'arrêt de la consommation de produits américains, citant des cas comme Coca-Cola, Ben & Jerry's, ou encore certaines marques d'appareils électroniques. Une partie du mouvement repose sur le sentiment de frustration vis-à-vis de l'attitude de Washington envers ses alliés historiques. Dans ce contexte, la politique commerciale et diplomatique de l'administration Trump a un impact de plus en plus tangible sur les comportements touristiques et de consommation à l'échelle mondiale. Le boycott touristique n'est plus un acte isolé, mais s'inscrit dans un rejet plus global d'un modèle perçu comme agressif et déséquilibré. Une tendance que les professionnels du secteur touristique surveillent de près, alors que l'été 2025 pourrait marquer un tournant dans l'évolution des flux transatlantiques. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!