Hammamet (TAP) - Les participants à une conférence internationale de l'Association des Economistes Tunisiens (ASECTU) examinent, à partir de lundi, à Hammamet sud des thèmes relatifs à la démarche de développement à adopter par la Tunisie. L'objectif de cette démarche est de mettre la lumière sur les approches économiques et sociales et de garantir un développement équitable et pérenne. Les experts et chercheurs tunisiens, maghrébins et européens vont se pencher, au cours de cette conférence, qui durera trois jours, sur la question de l'emploi, l'instauration des fondements d'une économie apte à créer des postes d'emplois, surtout dans une situation de crise caractérisée par l'accroissement du chômage, estimé à 750 mille chômeurs actuellement. Une partie importante du programme sera consacrée à la Discussion des projets économiques à réaliser en Tunisie, examiner les besoins des entreprises politiques, développer un climat d'affaires et étudier les moyens de prévention contre la corruption ainsi que l'organisation d'une table ronde sur le développement régional en Tunisie démocratique. En marge de cette manifestation, organisée par l'association des Economistes tunisiens, des étudiants de doctorat présenteront leurs travaux de recherche devant des professeurs spécialisés tunisiens et étrangers. Au cours de son intervention, M.Jalloul Ayed, ministre des Finances a présenté les différents volets du programme économique, présenté par la Tunisie au sommet du G8 (Deauville 26 et 27 mai 2011). Il a précisé que les élections de l'assemblée constituante Constitueront une nouvelle étape dans l'histoire de la Tunisie, mettant l'accent sur la nécessité de renforcer le processus démocratique par la mise en place des attributs d'un développement économique, notamment, à travers la lutte contre le chômage et les disparités entre les régions. Le ministre a, dans ce cadre, souligné l'importance de la création de la caisse des dépôts et des consignations, chargée de financer les grands projets d'infrastructure et le fonds d'amorçage qui a pour mission d'accompagner les promoteurs privés. Près d'un million d'emplois devront être créés au cours des sept prochaines années, a-t-il indiqué. D'autre part, M.Ayed a souligné que le système financier tunisien nécessite des réformes de fond au niveau législatif, outre la promotion des mécanismes du capital-risque qui constituent un appui pour la création d'entreprises et les mécanismes de financement des PME. Le ministre a ajouté que la Tunisie a élaboré un programme comportant des projets nécessitant des investissements de l'ordre de plus de 26 milliards de dollars, et ce, dans le cadre des préparatifs pour la réunion des ministres des Finances qui se tiendra, le 12 juillet à Bruxelles. S'agissant du développement régional, le ministre a indiqué que le développement de l'infrastructure est la meilleure solution pour mettre fin aux disparités et attirer les investissements. Il s'agit, également, d'inciter les promoteurs à prendre des initiatives dans les projets à haute valeur ajoutée. M.Mohamed Haddar, président de L'ASECTU a mis l'accent sur l'importance de mettre en place une approche économique de long terme (3 ou 4 décennies) qui répond aux besoins de la Tunisie en matière d'emploi. Le pays ayant besoin de créer 170 mille emplois par an durant 10 ans au moins. Le responsable a souligné l'importance de mettre l'accent sur l'innovation afin de garantir une valeur ajoutée, soutenir les PME et consolider les liens entre les systèmes de recherche, de formation, d'innovation, et partant, créer une nouvelle dynamique de développement. M.Adrianus Koestsenruijter, ambassadeur et chef de la délégation de l'Union Européenne à Tunis, a pour sa part, réaffirmé l'engagement de l'UE de renforcer l'investissement en Tunisie.