TUNIS (TAP) - Le parti "Afek Tounès" a organisé, mardi, en son siège à Tunis, une conférence sur la réalité de l'information et de la communication en Tunisie, avant et après le 14 janvier 2011, au cours de laquelle le professeur Anouar Moalla, expert en consulting et professeur universitaire en communication publique, a donné une conférence sur "la femme, l'information et la politique". Le conférencier a analysé les spécificités du paysage médiatique de l'après 14 janvier, dont en particulier la dérive médiatique et l'émergence de concepts nouveaux dans les contenus médiatiques, à l'instar du débat sur la laïcité, la religion et la modernité, et de l'absence d'une stratégie de communication sociale. Il a également évoqué les défis qui s'imposent pour la prochaine période, dont en particulier les préparatifs en prévision des élections du 23 octobre, la création d'une information régionale et l'intensification du dialogue sur la citoyenneté. Les intervenants ont estimé que l'information avant la révolution a été instrumentalisée et mise à la solde de la dictature, qui a interdit la liberté d'expression et pratiqué la rétention d'information et la censure, ce qui a conduit à une uniformisation des contenus des différents médias, confinés au cours des dernières années au seul rôle de diffamer et de redorer l'image du président déchu et de sa famille. En contrepartie, d'autres intervenants ont mis en exergue le rôle joué par les réseaux sociaux pendant la révolution qui ont offert un large espace d'expression et d'information pour les internautes. Les participants ont été unanimes à souligner l'amélioration relative du climat d'expression après la révolution et la libération de l'information des chaînes qui l'accablaient dans un passé proche, en dépit des cas de dérive connus par le pays, au début de la révolution. S'agissant de la présence de la femme dans les médias, les intervenants ont évoqué la présence massive des hommes politiques et des juristes, contre une présence discrète de la femme dans les différentes tribunes de dialogue durant la période post-révolutionnaire.