LA MARSA (TAP) - La traditionnelle cérémonie de la fête nationale française à Tunis a été marquée, cette année, par un cachet particulier, celui d'une fête partagée et solidaire avec la Tunisie nouvelle six mois après « sa » révolution. L'ambassade de France à Tunis avait déjà annoncé que les festivités seraient plus modestes cette année pour permettre, à la place, un geste symbolique de solidarité et de soutien à la Tunisie post-révolution. Dans les jardins du palais Dar El Kemla à la Marsa, résidence de l'ambassadeur, le nombre des convives a été revu à la baisse, tout comme les dispositions nécessaires à la réception. "Nous avons convié un petit nombre d'invités à la cérémonie, de manière à verser à des associations oeuvrant en faveur des populations défavorisées la plus grande partie du budget habituellement alloué à l'organisation de la réception", a déclaré l'ambassadeur de France à Tunis Boris Boillon en s'adressant à ses hôtes. Deux chèques de plus de 25 mille dinars seront ainsi remis "dès ce soir" à deux ONG : l'association Femme et Citoyenneté qui mène, dans la région du Kef, des programmes en faveur des femmes des quartiers défavorisés, et l'association humanitaire ISMAANI qui souhaite assister les services hospitaliers surchargés à Jendouba, notamment la maternité. Aussi, une soixantaine de jeunes, binationaux pour la majorité, qui sont cette année pour la première fois en âge de voter, ont été conviés. Ils éliront, le 23 octobre, l'Assemblée Constituante en Tunisie, puis, voteront, au printemps prochain, à la présidentielle et aux législatives en France. "Vous représentez la nouvelle génération, force vive de la nouvelle Tunisie et de la France, avenir de notre relation bilatérale", a lancé M. Boillon. L'ambassadeur a rendu hommage à "l'admirable courage" du peuple tunisien dans sa révolution pour la liberté et la dignité. "Les Tunisiennes et les Tunisiens ont lancé une vague de démocratisation dans le monde arabe et sûrement au-delà", a-t-il souligné, relevant que les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité "ne sont pas le privilège de certains mais une aspiration commune à tous les peuples". Il a, en outre, affirmé que la France a pleinement confiance en l'avenir de la Tunisie et a réitéré la disposition de son pays à apporter son soutien au processus de transition. «Sachez que vous pouvez compter sur tous vos amis, au premier rang desquels la France, pour vous accompagnez chaque fois que vous le souhaitez », a-t-il dit. M. Boillon a, en outre, passé en revue les divers volets de la coopération économique et les investissements français, les premiers étrangers, en Tunisie qui sont, a-t-il indiqué, appelés à se développer davantage. Il a aussi insisté sur l'importance qu'attache la France aux relations avec la société civile tunisienne "qui peut désormais aujourd'hui s'exprimer librement et déployer tous ses talents". Dans le cadre de cette « priorité tangible », il a rappelé que la France consacrera cette année plus de 1 million d'euros à des projets concrets issus du premier forum tuniso-français tenu fin mai dernier. Plusieurs ministres du gouvernement de transition, des représentants des partis politiques et de la société civile, le président de la commission électorale, des intellectuels, des personnalités du monde de la culture et des arts et de jeunes artistes et créateurs étaient conviés à la réception.