TUNIS (TAP) - Les partis politiques nationaux ont condamné, mardi, dans des conférences de presse et des communiqués, les actes de violence survenus dans plusieurs régions du pays, au cours des derniers jours. Ils ont, en outre, réaffirmé leur attachement au maintien de la date de l'élection de l'assemblée nationale constituante le 23 octobre 2011. La secrétaire générale du Parti démocratique progressiste (PDP), Maya Jeribi, a dénoncé, lors d'une conférence de presse, mardi, les événements douloureux vécus par la Tunisie, ces derniers jours et qui ont fait un martyr, dans les affrontements de Sidi Bouzid au cours desquels quatre agents de sécurité ont été victimes d'actes criminels leur ayant causé des blessures graves. Evoquant les instigateurs de ces actes de violence, elle a indiqué que "des forces cherchent à prendre le pouvoir par une autre voie que celle des élections et à faire avorter le processus électoral". Elle a, en outre, imputé à "des parties politiques" la responsabilité de la dégradation de la situation, des parties, a-t-elle souligné, qui avaient appelé dans des communiqués et des déclarations, au cours de la dernière période, à la chute du gouvernement et son remplacement par un Gouvernement d'unité nationale, ce qui a envenimé la situation et ouvert la voie aux dérapages dangereux. De son côté, le président du PDP, Ahmed Néjib Chebbi, a réaffirmé le soutien de son parti au processus électoral pacifique, appelant toutes les forces démocratiques à unir les efforts pour faire face à toutes les tentatives cherchant à ébranler la stabilité, contourner l'échéance électorale du 23 octobre 2011 et "prendre le pouvoir avec l'aide de minorités violentes". Par ailleurs, le Président du parti du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a nié toute implication de son parti dans les actes de violences survenus dans différentes régions du pays. Il a considéré les actes de violences comme "un faux-pas dans le processus de transition visant à retarder le rendez-vous des élections de l'Assemblée constituante, mais également à ralentir les poursuites contre les responsables incriminés de l'ancien régime et à récupérer les avoirs volés". Il a invité l'Instance supérieure indépendante pour les élections à se libérer des entraves procédurales au niveau des inscriptions sur les listes électorales, lui proposant d'informer par courrier tout citoyen répondant aux critères de son inscription sur les listes électorales. Répondant aux accusation de double langage politique portées contre le Mouvement, M. Rached Ghannouchi a affirmé que "ce qui est sûr, c'est que le Mouvement Ennahdha ne milite pas pour le renversement du Gouvernement, mais pour garantir la meilleure transition démocratique", tout en réaffirmant l'engagement de son parti pour le maintien de la date des élections. Le mouvement Ettajdid a, pour sa part, incité les composantes de la société civile, notamment l'UGTT, à faire face à toutes les formes de violence et de confrontation et à la recherche d'excuses pour ces actes, relevant que "le dialogue est le moyen pour résoudre les problèmes politiques". Il a, en outre, appelé les médias, notamment les médias publics, à faire preuve de professionnalisme et d'esprit de responsabilité, afin qu'ils soient à la hauteur des exigences de la situation actuelle dans le pays. De son côté, l'Union populaire républicaine (UPR) a mis l'accent sur son attachement au droit de manifestation, exprimant, en revanche, son refus catégorique de l'usage de la violence, de la destruction des biens et la violation des lieux de culte. L'UPR fait porter la responsabilité au Gouvernement de ce qui se passe dans le pays, précisant que ce Gouvernement "souffre de l'autisme et évite de traiter les questions fondamentales en relation avec la transition démocratique, notamment l'argent politique et l'information partisane". Le parti insiste, d'autre part, sur l'implication de parties politiques dont certains, selon lui, sont "pressés d'être au pouvoir", alors que d'autres "ne veulent pas que le processus démocratique exprime la volonté du peuple". De son côté, le Parti de l'indépendance pour la liberté fait assumer à la société civile une partie de la responsabilité dans la lutte contre l'extrémisme et la violence. Il insiste, à ce propos, sur la nécessité de dissocier l'exercice des cultes des conflits et des calculs politiques restreints. Il a ajouté que "l'extrémisme et le recours aux actes de violence et de pillage sont à l'antipode du comportement politique démocratique". Le parti "Afaq" a, pour sa part, condamné les actes de violences déplorant les victimes tombées à Sidi Bouzid, et réaffirmant "sa solidarité avec ceux qui veillent à garantir la sécurité dans le pays". Le parti a appelé à faire réussir le processus de transition démocratique et au maintien de la date du 23 octobre 2011, pour l'élection de l'assemblée nationale constituante. Le Parti de l'unité populaire (PUP) s'est déclaré préoccupé par les incidents survenus dernièrement dans certaines régions du pays et qui se sont accompagnés de violentes interventions des forces de sécurité et d'agressions contre les journalistes, outre les actes de destruction, de vol, d'incendie et de détérioration des établissements publics. Le PUP dénonce toute forme de violence quelle qu'en soit la provenance, insistant sur le droit d'expression et de manifestation pacifique. Il a, en outre, invité toutes les parties politiques à un surcroît d'effort pour calmer la situation et renforcer le consensus en cette délicate et importante étape de l'histoire du pays pour assurer le succès des élections et de la transition démocratique, et le retour à la légitimité. Le PUP a exigé de l'Instance supérieure indépendante pour les élections d'intensifier ses efforts pour réussir l'opération d'inscription sur les listes électorales particulièrement dans les zones isolées et reculées. Pour sa part, l'Alliance nationale pour la paix et la prospérité a exprimé son refus des solutions sécuritaires comme moyens de réforme, parallèlement à la nécessité d'interagir positivement avec les attentes de la rue et les revendications des élites politiques. Le parti a, d'autre part, dénoncé les actes de violences, l'agression des personnes et la détérioration des biens publics et privés, invitant le gouvernement provisoire à donner une suite favorable aux revendications du sit-in de la Kasbah 3, à travers l'accélération du jugement des symboles de la corruption, l'introduction de certains changements sur la composition actuelle du Gouvernement transitoire propres à rassurer l'opinion publique, tout en veillant à l'application de l'amnistie générale. De son côté, le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) a invité les partis politiques et les associations civiles à se soucier davantage des différentes catégories sociales, à les sensibiliser et à les protéger contre toute sorte de dérive ou d'instrumentalisation. Le parti du Congrès pour la République (CPR) a mis en garde contre "le retour en force ces derniers jours des forces rétrogrades", leurs menaces grandissantes des acquis de la révolution et leurs provocations des jeunes. Il a appelé, à cet effet, les Tunisiens à s'attacher à la date de la prochaine échéance électorale et à y participer en grands nombres et à son contrôle, outre l'impératif de faire face aux manoeuvres qui visent à jeter le pays dans le désordre et l'instabilité. Le CPR a réaffirmé son attachement au droit à la manifestation pacifique et aux revendications des jeunes, notamment "le jugement des tortionnaires et des corrompus, et le dédommagement des familles des martyrs." Le Parti Social Libéral (PSL) a, pour sa part, exprimé "son refus catégorique du langage de la violence et de la tutelle que certaines parties cherchent à imposer comme réalité pour instituer une nouvelle dictature contraire à l'esprit et aux principes de la révolution du 14 janvier 2011". Il a appelé, dans ce sens, "toutes les partes à oeuvrer en faveur de l'organisation de mouvements politiques conformes aux exigences de la loi, afin de garantir les libertés civiles et de préserver les droits de tous". De son côté, l'Union des Travailleurs de Tunisie (UTT) a rendu public un communiqué dans lequel elle souligne que "tout en insistant sur le droit de protester de manière pacifique, de manifester et d'exprimer ses opinions, l'UTT appelle à la nécessité de réunir toutes les conditions de sécurité et de stabilité nécessaires", de rejeter la violence pour permettre au peuple tunisien d'exercer son droit électoral et de choisir ses représentants dans la liberté et la démocratie. Le communiqué appelle, en outre, les adhérents de l'Union et toutes les composantes de la société civile à s'employer à garantir le succès de l'étape transitoire et, en premier lieu, l'élection de l'assemblée nationale constituante.