TUNIS, 27 jan 2010 (TAP)-L'intérêt du chef de l'Etat s'est, de nouveau, porté sur le secteur agricole, notamment l'agriculture biologique, à laquelle a été consacré le conseil ministériel tenu, mercredi, sous la présidence du président Zine El Abidine Ben Ali. La réunion du conseil ministériel a permis de passer en revue l'évolution du secteur de l'agriculture biologique et d'examiner la stratégie ordonnée par le chef de l'Etat en vue de promouvoir ce secteur et de réaliser les objectifs tracés, en la matière, pour le prochain quinquennat, particulièrement, celui de porter les superficies consacrées à l'agriculture biologique à 500 mille hectares en 2014. Les nombreuses décisions émanant de ce conseil ne manqueront pas de garantir les conditions idoines pour le développement de cette activité agricole et réaliser l'ambition de la Tunisie d'améliorer son positionnement international dans ce domaine, sachant qu'elle est le 2ème exportateur de produits bio en Afrique et le 24ème dans le monde. Ces mesures consistent essentiellement en l'augmentation du plafond de la subvention annuelle consacrée au contrôle et à la certification en faveur des producteurs membres des groupements de développement, des coopératives et des groupements interprofessionnels, de 5 000 à 10 000 dinars par an et l'institution de ''la semaine du produit biologique tunisien'', qui aura lieu chaque année. Elle portent également sur l'organisation de campagnes promotionnelles à l'intérieur et à l'extérieur du pays, le renforcement de la participation aux foires internationales et l'organisation de rencontres de partenariat pour faire mieux connaître les produits biologiques tunisiens. Il s'agit aussi d'élaborer une étude pour la mise en place d'une stratégie de promotion des produits biologiques sur les marchés intérieurs et extérieurs ciblés, d'élaborer un programme de développement de l'exploitation des produits biologiques dans le secteur touristique et de constituer une commission nationale pour la programmation, l'évaluation et le suivi des travaux de recherche relatifs à l'agriculture biologique. Autres décisions issues du CM du mercredi, l'élargissement de l'expérience du réseau des écoles des champs dans les principales zones de production, le développement du Centre régional de recherche en horticulture et agriculture biologique par la création en son sein d'un laboratoire national de recherche en agriculture biologique, outre la création de cellules chargées des produits biologiques au sein des groupements interprofessionnels des fruits, des légumes, des viandes rouges et des produits laitiers. Le Chef de l'Etat a insisté sur la nécessité de parachever la concrétisation et le suivi de ces mesures, notamment, en ce qui concerne les incitations et les encouragements, l'objectif étant de promouvoir l'agriculture biologique. Il a mis l'accent, à cette fin, sur l'impératif de sensibiliser les parties concernées quant à l'importance du produit agricole biologique sur les plans de la santé et de l'environnement ainsi que de ses perspectives prometteuses en matière d'exportation. Les décisions présidentielles instituées en faveur du secteur, et notamment celles relatives au doublement des superficies consacrées à l'agriculture biologique, ne manqueront pas de consolider les efforts déjà entrepris. Au cours de l'année 2008, les superficies consacrées aux cultures biologiques ont atteint 285 mille hectares, contre 34 mille hectares en 2003. 130 mille hectares sont consacrées aux cultures, dont 115 mille hectares d'oliveraies, 6000 hectares d'arbres fruitiers, 6000 hectares de plantes médicinales et aromatiques, 2000 hectares pour les grandes cultures, mille hectares de palmiers, et mille hectares consacrées aux légumes. 155 mille hectares sont consacrés aux pâturages et forets (140 mille hectares de plantes médicinales et aromatiques). Le nombre d'intervenants dans le secteur a, pour sa part, augmenté pour passer de 660 en 2004, à 1800 en 2008. Courant la même année, la production a atteint 170 mille tonnes, dont 22 mille tonnes produits par l'office des terres domaniales, contre 30 mille tonnes en 2004. Ces résultats ont été réalisés grâce notamment à l'adoption de méthodes d'exploitation non intensifs n'utilisant pas les insecticides avant l'année 2000. Les secteurs concernés sont les oliveraies, les forets, les pâturages et les dattiers qui sont passés du mode de production normal au mode de production bio. Un volume d'investissement estimé à 10 millions dinars par an, consacré à ce secteur, depuis l'année 2004, a permis de réaliser des exportations estimées à 64 millions de dinars en 2008, contre 3,3 millions de dinars en 2003. l'huile d'olive biologique occupe la première place (48 MD), suivie des dattes (12 MD), outre des produits biologiques divers (4 MD) comme le figue de barbarie séché, les conserves, les plantes aromatiques et les huiles essentielles. La Tunisie, inscrite depuis juin 2009 et jusqu'à juin 2012, au sein de la liste des pays exportateurs de produits biologiques vers l'union européenne, à oeuvré à mettre en place un cadre législatif et institutionnel, outre des incitations et des encouragements visant à consolider la productivité de ce secteur. Le volet encadrement et formation revêt une place de premier choix, notamment à travers la mise en place de plusieurs structures spécialisée. Il s'agit notamment d'un réseau spécialisé dans l'agriculture bio opérant dans tous les gouvernorats et l'introduction du secteur dans les programmes d'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, outre le suivi des différentes étapes de contrôle et de certification. Dans l'objectif de garantir la qualité. S'agissant de la coopération internationale, la Tunisie a démarré depuis 2005, un projet de coopération technique avec la FAO (Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture). l'objectif de ce projet est de mettre en place un plan de développement global et un plan d'action outre la réalisation d'une étude pour le compte de l'agence de promotion de l'industrie (API) sur le positionnement stratégique du secteur des industries alimentaires biologiques. Au delà des résultats positifs enregistrés par le secteur de l'agriculture biologique au niveau de la production et de l'exportation, grâce aux décisions présidentielles instituées en son faveur, la Tunisie envisage de le promouvoir davantage et d'en diversifier la production. La stratégie consacrée au secteur à l'horizon 2014 s'inscrit dans cette optique. Elle prévoit de porter les superficies de cultures biologiques à 500 000 hectares, atteindre 1% de production biologique de la consommation locale des produits alimentaires et doubler la valeur des exportations biologiques pour atteindre 120 millions de dinars. Pour ce faire, l'office des terres domaniales a entamé, d'ores et déjà, la mise en œuvre d'un programme pilote d'intervention portant sur l'exposition des produits bio sur les étalages des marchés, et ce à partir de cette année. Le plan d'action mis en place pour concrétiser ladite stratégie est axé sur l'identification de programmes régionaux visant l'extension des superficies consacrées aux cultures bio selon les spécificités de chaque région. Il est également basé sur la mise en place d'un programme national favorisant la mise en disponibilité de toutes les conditions de promotion de la production bio, l'identification de régions modèles pour la production bio et l'exploitation des terres domaniales pour le développement de cette agriculture. En matière de recherche et d'encadrement, les efforts seront concentrés sur l'orientation de la recherche vers la maîtrise des techniques de production, de conditionnement et de transformation des produits bio, la consécration de 5% des interventions de la recherche au secteur d'agriculture biologique, le parachèvement des liasses techniques biologiques pour les diverses régions de production et les créneaux porteurs, le renforcement de l'encadrement et de l'assistance technique, la mise en place d'un programme de formation appliquée spécifique à l'agriculture biologique (ingénieur, technicien, conseillers et agriculteurs et la généralisation de l'expérience des écoles des champs.