LE BARDO (TAP) - Iyad Dahmani, membre de l'Assemblée Nationale Constituante pour le Parti Démocrate Progressiste (PDP), a qualifié l'intervention jeudi de Mohamed Abbou (CPR) d' «inacceptable», démentant que son parti soit derrière les protestations. Dans une déclaration à l'agence TAP, M. Dahmani a expliqué que le PDP n'a fait que «constater la dégradation de la situation économique et sociale dans le pays et l'a qualifié de très grave, appelant à des réponses urgentes aux revendications des Tunisiens au lieu de les accuser de conspiration». L'élu PDP a rappelé, à ce propos, que «sans les mouvements de protestations, Ben Ali ne serait pas parti et les élus ne seraient pas, aujourd'hui, au sein de l'Assemblée constituante pour bâtir un nouvel avenir démocratique pour la Tunisie». Il a, d'autre part, affirmé que «le discours de Mohamed Abbou ressemble en grande partie à celui de l'ancien régime qui qualifiait toute contestation de «conspiration de parties étrangères oeuvrant contre les intérêts du pays». M. Dahmani a, par ailleurs, expliqué que le PDP «reconnaît le droit de la majorité au pouvoir, mais sans hégémonie, parce que le peuple a élu cette majorité pour gouverner d'une manière démocratique». Il a indiqué, à ce propos, que la protestation de son parti concernait «la manière de diriger la séance qui n'a pas pris en considération les propositions et les amendements de l'opposition et ne les a même pas soumis au vote». Pour sa part, Mohamed Abbou a expliqué à l'agence TAP, «lorsque j'ai parlé de certaines parties qui manipulent les mouvements de protestation et les sit-ins dans tout le pays, je n'ai nommé personne et je n'ai pas visé le sit-in du Bardo, mais des parties qui bloquent l'accès aux établissements publics et paralysent l'activité économique». Il a, en outre, estimé que «le sit-in pacifique du Bardo a eu des retombées positives sur les décisions de l'Assemblée, ce qui est apparu à travers les amendements introduits sur certains articles de la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics». M. Abbou a affirmé qu'il a visé, par ses propos, «un groupe dangereux qui a planifié de paralyser l'économie du pays et qui cherche à conspirer contre le parti Ennahdha».