NASHWA, Irak (TAP) - Le Chatt al-Arab, voie d'eau formée de la confluence du Tigre et de l'Euphrate dans le sud de l'Irak, a été rouvert mardi officiellement au trafic commercial à l'initiative de la compagnie pétrolière Shell, après trois décennies de fermeture, selon une source industrielle. «Le Chatt al-Arab renaît aujourd'hui après une fermeture de 31 ans», à la suite de la guerre avec l'Iran, a indiqué Mehdi Badah Hussein, chef du comité conjoint pour le développement du champ pétrolier de Majnoun, exploité conjointement par la compagnie anglo-néerlandaise Shell avec les Malaisiens de Petronas et le gouvernement irakien. «Il y avait déjà d'autres ports sur le Chatt al-Arab mais commercialement, c'est la première fois que l'Irak réussit à transformer cette voie d'eau en passage maritime qui va permettre le transport d'équipements lourds», a-t-il ajouté. Nashwa est «le premier port (sur cette voie d'eau) qui va permettre à des navires venus du monde entier et transportant de l'équipement lourd d'utiliser ce fleuve depuis 31 ans», a indiqué Ole Myklested, directeur général de Shell pour le champ pétrolier de Majnoun. Le Chatt al-Arab, long de 200 km, débouche sur le Golfe et constitue une frontière entre l'Irak et l'Iran. Il a été un enjeu de la guerre entre les deux pays entre 1980 et 1988. Le consortium composé de l'Anglo-Néerlandais Shell et du Malaisien Petronas avait remporté en décembre 2009 l'exploitation du champ pétrolier géant de Majnoun, dans le sud de l'Irak. Shell (45 pc), Petronas (30 pc) et la compagnie pétrolière irakienne du sud (SOC, 25 pc) doivent porter la production à 1,8 million de barils/j. Les réserves de Majnoun sont estimées à 12,58 milliards de barils et cet immense champ du sud de l'Irak, situé près de la frontière avec l'Iran, ne produit actuellement que 45.900 b/j.