TUNIS (TAP) - Plusieurs partis politiques et organisations professionnelles et civiles ont dénoncé vivement l'agression d'hommes de théâtre par des individus appartenant à un courant salafiste, lors d'une manifestation organisée, dimanche, à l'Avenue Habib Bourguiba dans la Capitale. Dans une déclaration rendue publique lundi, Ettakatol (Forum démocratique pour le travail et les libertés - FDTL) condamne ces agressions contre les hommes de théâtre qui célébraient, dimanche, devant le théâtre municipal, la Journée mondiale du théâtre. Il s'agit là, estime "Ettakatol", d'une "violation criante de la liberté de créativité qui représente une partie intégrante des libertés fondamentales". Dans leur déclaration commune, le Pôle démocratique moderniste (PDM), le mouvement «Ettajdid» et le Parti du travail Tunisien (PTT) dénoncent «l'agression barbare des intellectuels et des hommes de théâtre», imputant toute la responsabilité aux autorités concernées, «dans la mesure où ces actes de violence et de trouble ont été commis au vu et au su des forces de sécurité ". Ces formations politiques se déclarent inquiètes face à la répétition des agressions physiques et verbales contre les intellectuels et les hommes de culture, agressions qui, estiment-elles, «rappellent les actes de violence commis contre les artistes par les milices durant la période pré-révolutionnaire". A cet égard, elles réaffirment «leur entière solidarité et leur soutien inconditionnel aux intellectuels et plus particulièrement aux hommes de théâtre". Le Parti Démocrate progressiste (PDP) fustige «les pratiques dangereuses qui prennent pour cible les créateurs dans le dessein de les exclure de l'espace public», se déclarant étonné des «positions souples des ministères de l'Intérieur et de la Culture et de la lenteur des forces de sécurité à intervenir, malgré les appels de détresse lancés par les participants". Le PDP appelle le Gouvernement à remplir son entière responsabilité dans l'application de la Loi et la protection des libertés individuelles et collectives, estimant que "l'ignorance de ces dépassements ne fait que favoriser la violence organisée et menacer les fondements de la société civile". Le Mouvement Démocratique pour l'édification et la réforme (MDER) dénonce le mode de traitement des événements par le ministère de l'Intérieur qui, dit-il, «a failli à sa responsabilité dans la protection du citoyen et la préservation de la liberté de pensée, de créativité et de liberté d'expression". Il se dit, également étonné de voir le ministère de l'intérieur délivrer des autorisations de manifestation à deux groupes ayant des idéologies différentes à la même heure et au même lieu. La Fédération générale tunisienne du travail condamne la "vague de violence de plus en plus amplifiée" contre les hommes de culture, réaffirmant, à ce propos, leur totale solidarité avec eux, à la suite de leur agression, dimanche, devant le théâtre municipal. Elle appelle les autorités compétentes à «prendre toutes les dispositions nécessaires pour sanctionner les malfaiteurs et à mieux planifier les horaires et les itinéraires des manifestations pour éviter de telles situations ".