Tweet Share SFAX (TAP) - "La persistance du phénomène de l'émigration clandestine témoigne de l'échec de la collectivité nationale, du gouvernement et de la société civile", a déclaré mardi, aux médias, le président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, qui se trouvait à bord d'une frégate de l'Armée nationale, à 30 km au large des côtes de Sfax. M. Marzouki a saisi l'occasion pour exprimer sa sympathie et sa solidarité avec les familles des victimes du naufrage de l'embarcation d'émigrés clandestins tunisiens au large de Lampedusa, le 6 septembre dernier. Il a appelé "le ministère de l'Intérieur et les autorités sécuritaires à agir activement pour traduire en justice les passeurs, qu'il qualifie de véritables "marchands de la mort" et de "vendeurs d'illusions". L'échec des politiques de développement au fil des cinq décennies écoulées a amplifié le phénomène d'émigration clandestine et donné naissance à une jeunesse obnubilée par l'Europe et peu soucieuse de l'édification de la mère-patrie", a-t-il soutenu. Il a, également, affirmé que l'étape actuelle est par excellence "une étape de labeur et d'abnégation", appelant à "abaisser le seuil des revendications" sans pour autant "priver les citoyens de la concrétisation de leurs aspirations". "Il est de notre devoir de bâtir un Etat, capable de réunir à ses citoyens tous les attributs d'une vie digne", a-t-il encore ajouté. Par ailleurs, les familles des victimes et des disparus du drame de Lampedusa ont invité le président Marzouki à déployer tous les efforts nécessaires en vue de retrouver les cadavres de leurs proches. "Notre seul réconfort, est de retrouver les cadavres de nos enfants portés disparus" ont-ils fait valoir. Lors de sa traversée, le président de la république provisoire était accompagné, notamment du ministre de la Justice, Noureddine B'hiri et du chef d'Etat-major des armées, Rachid Ammar. En signe de recueillement, les passagers des deux frégates, ont jeté des gerbes de fleurs en mer, et récité la Fatiha à la mémoire des victimes du drame de Lampedusa. Tweet Share Suivant