TUNIS, 10 mai 2010 (TAP) - L'adoption d'une approche d'intégration et de partenariat entre les pays du Maghreb, les obstacles qui entravent l'action maghrébine économique commune, et la création de nouveaux mécanismes de coopération régionale, telles sont les principales idées développées, lundi, à Tunis, par les participants au 2ème forum des hommes d'affaires maghrébins. Pour M. Salaheddine Mezzouar, ministre marocain de l'Economie et des Finances, la région a pu même pendant la crise, réaliser un taux de croissance moyen de 4 pc contre des taux de croissance négatifs dans d'autres régions. Le Maghreb, a-t-il dit, devrait également doubler son PIB, durant la prochaine décennie. Il a relevé que même le taux d'intégration faible de la région devrait constituer une opportunité pour le secteur privé pour se déployer dans la région et intensifier ses investissements. Le responsable marocain a plaidé pour une approche d'intégration et de partenariat à la place de la coopération et de la complémentarité, termes qu'il juge dépassés. Evoquant le rôle des hommes d'affaires maghrébins dans ce domaine, M. Mezzouar s'est interrogé sur le degré de leur prédisposition à mettre fin à la protection de leurs marchés, à accepter leur ouverture à leurs homologues maghrébins et à faire, à cet effet, des concessions. Il a estimé que les investisseurs maghrébins peuvent jouer un rôle important et même transcender le problème du Sahara qui bloque, toujours, le processus d'intégration régionale. M. Mezzouar a notamment appelé à la création d'une Caisse régionale de garantie devant appuyer la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE). Il a également recommandé la création d'un fonds de promotion des investissements mixtes dans le secteur des travaux publics et de l'infrastructure notant que la dynamique que connaît ce secteur dans la région constitue une opportunité à saisir par le secteur privé en vue de créer des consortiums maghrébins dans ce domaine. De son côté, M. Redha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise algériens, a recommandé d'harmoniser les codes d'investissement des différents pays maghrébins de manière à offrir à l'investisseur maghrébin les mêmes avantages que ceux accordés aux nationaux. Il a affirmé que la région recèle d'importantes potentialités d'intégration regrettant qu'aucun plan de développement des pays de la région pour les prochaines années ne prévoit des investissements maghrébins compte tenu notamment de leur caractère aléatoire. Il a affirmé que le choix des pays du Maghreb d'engager séparément une intégration à l'espace européen est de nature à les transformer en de simples marchés de produits étrangers notant que les grands groupes internationaux commencent à porter de moins en moins d'intérêt à la zone du Maghreb. M. Jemaa El Osta, Président de l'Union des Chambres de commerce et d'industrie de Libye, a jugé que la réalisation de la complémentarité maghrébine constitue un choix géostratégique notant que la dernière crise mondiale a montré l'importance d'investir dans l'économie réelle notamment l'agriculture. Il a appelé à améliorer la compétitivité des entreprises maghrébines et à favoriser l'investissement dans la maîtrise de la technologie ainsi qu'a encourager la recherche scientifique.