• Les atouts majeurs : un taux de croissance moyen de 4% par an, un PNB global de 400 milliards de dollars et un marché constitué de 100 millions de consommateurs Au cours de la séance matinale dont l'ouverture a été présidée par le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, M.Hédi Djilani, président de l'Utica, a relevé que cette manifestation reflète le souhait des hommes d'affaires maghrébins de développer le partenariat au sein de la région et de soutenir le projet de l'Union économique maghrébine. Nous vivons actuellement à l'ère des blocs régionaux où il n'y a plus de place aux économies isolées. Cela nous exhorte, a-t-il précisé, à accélérer la mise en œuvre de ce processus dont le retard n'est pas sans conséquence, a-t-il souligné. Il a dans ce cadre indiqué que les différentes études révèlent que le coût du non-Maghreb a été évalué à 200.000 emplois/an et une perte de l'ordre de 2% au niveau de la croissance régionale, outre une réduction de la compétitivité de la région sur le plan international et une difficulté certaine au niveau de la pénétration des nouveaux marchés. Groupement économique Il a par ailleurs salué les efforts consentis pour réaliser l'objectif de l'intégration économique à l'instar du lancement de la Banque magrébine d'investissement et de commerce extérieur et la signature il y a quelques jours d'une convention pour la création d'un conseil maghrébin de coopération douanière. Cependant, du chemin reste à parcourir et une feuille de route pour l'Union économique maghrébine est à élaborer. Il a dans ce sens relevé la nécessité de conjuguer les efforts et d'accélérer la mise en place d'un groupement économique du Maghreb arabe pour faire face à la concurrence des nouveaux groupements économiques. Il a, par ailleurs, souligné que l'implication des entreprises maghrébines reste un objectif de la plus haute importance. Car, actuellement, les entreprises maghrébines ne sont pas en mesure de lutter contre la rude concurrence des groupes économiques mondiaux au niveau de la conquête des marchés extérieurs, voire au niveau de leurs marchés locaux. Il faut donc multiplier les efforts en vue de la réalisation d'une complémentarité maghrébine et la création d'un marché maghrébin commun. M. Ibrahim Hafedh El Omrani, président de l'Union maghrébine des employeurs, a, dans ce sens, souligné que l'Union économique maghrébine est devenue une nécessité à l'ère de la mondialisation et un impératif vital au niveau de la région. Cette union offrirait, selon lui, de vastes opportunités en permettant de réduire les coûts de production, d'atténuer les risques et d'offrir des garanties en vue de résister aux chocs externes et promouvoir un développement économique sain et solide. Il a dans ce cadre relevé qu'il est désormais impératif d'examiner les différents moyens et voies possibles pour créer des projets communs et de grande envergure en vue d'éradiquer l'immigration des compétences maghrébines, de réduire le chômage et de créer des emplois, rappelant que la croissance des échanges commerciaux intermaghrébins n'a cessé de croître mais reste encore en deçà des objectifs escomptés. Partant, il faut continuer à œuvrer en vue de promouvoir ces échanges et établir une zone de libre-échange dont les bienfaits ne sont plus à démontrer. Il, en outre, plaidé pour la création d'entreprises maghrébines de travaux publics et d'infrastructure pour l'établissement de liaisons diverses et pour la mise en place de moyens de communication modernes à même de renforcer l'intégration entre les différents pays. Réunir les conditions d'une réelle intégration M. El Omrani a, en outre, appelé à la création de sociétés maghrébines dans les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire et à booster les échanges commerciaux dans la région, notant, dans ce cadre, l'évolution, notable au niveau des échanges entre la Tunisie, l'Algérie et la Libye. Prenant la parole, M. Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA a, quant à lui, salué les efforts consentis par le Président Ben Ali en concertation avec les autres dirigeants des pays du Maghreb visant à favoriser l'intégration économique maghrébine. Il a indiqué qu'il faut non seulement entamer un dialogue en toute objectivité mais aussi créer d'avantage d'occasions à même d'atteindre la complémentarité visée et favoriser l'interaction entre le secteur privé et public. Il a appelé à créer des conditions propices à l'intégration économique tout en facilitant la réalisation d'un partenariat gagnant-gagnant. Il a, en outre, passé en revue l'ensemble des mesures et outils mis en œuvre par l'UMA en vue d'atteindre les objectifs régionaux. Dans ce cadre, une étude réalisée par le secrétariat général de l'Union a montré que la création d'un groupement économique maghrébin constitue une opportunité pour résoudre de façon collective les problèmes générés par le chômage, en abaissant son taux de 1%. Il a, en outre, évoqué des projets d'études sur l'harmonisation des législations des pays de l'UMA et le système d'arbitrage maghrébin. Au cours de la première séance ayant pour thème "L'espace économique maghrébin : une alternative à la crise économique et financière internationale", M. Salaheddine Mezzouar ministre marocain de l'Economie et des Finances que la région du Maghreb, a noté que le Maghreb, véritable espace de développement, "accuse un retard" dans le processus de développement de l'intégration économique qui peine à s'imposer. Pourtant, elle dispose de plusieurs atouts qu'il faut exploiter. Il a dans ce sens indiqué que "cette région a atteint, durant 2008, un taux de croissance de l'ordre de 4% alors que d'autres régions du monde ont affiché des déficits importants. Elle abrite, en outre, 100 millions de consommateurs qui disposent d'un PNB s'élevant à 400 milliards de dollars". Il a par ailleurs souligné que l'approche future doit être basée sur une logique de partenariat et de coopération. "Le contraire serait contraire à nos intérêts communs". Dans ce cadre, les opérateurs privés ont un rôle primordial à jouer. Il convient aussi de revoir les concepts, les adapter à la réalité du terrain et éviter toute forme de compétitivité "déloyale" susceptible de compromettre les intérêts conjoints. Transcender les blocages De son côté, M. Redha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises algériens, a souligné lors de son intervention que le processus d'intégration reste "long et complexe" malgré l'énorme potentiel dont regorge l'espace maghrébin. "Il s'agit pourtant d'un impératif vital vu que cette situation coûte entre 1 et 3 points de croissance à toute la région", a-t-il rappelé. Il s'est par ailleurs réjoui de la création de la Banque maghrébine qui insuffle une dynamique nouvelle au niveau de l'investissement et du financement des projets régionaux, et ce, en intégrant la coopération comme socle du partenariat régional. Les enjeux futurs nous commandent à tous de développer ce projet d'intégration économique en vue de donner une impulsion décisive à la coopération, et ce, à la hauteur des ambitions de nos pays, a-t-il relevé. Cela suppose, d'après lui, de transcender les blocages et de s'appuyer sur les forces économiques que constituent les pays de la région. Les participants à cette rencontre ont également discuté, au cours de cette journée, des moyens susceptibles de dépasser les obstacles qui handicapent les investissements intermaghrébins qui sont encore en deçà des attentes, de l'environnement législatif, institutionnel et des opportunités d'investissement, du rôle du secteur bancaire, des projets fédérateurs et des regroupements économiques, du système financier actuel. Le débat a aussi traité de l'investissement en tant que base pour instaurer le Maghreb économique, et ce, à travers la présentation d'expériences européennes et du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Il est à souligner que des rencontres B to B sont aussi organisées en marge du forum, offrant un espace au sein duquel les hommes d'affaires renforcent leurs liens de coopération et bâtissent de nouveaux partenariats dans les différents domaines d'activités.