TUNIS, 17 avr 2011 (TAP) - « Ni l'islam, ni la révolution ne représentent une menace pour le tourisme » a affirmé le leader du parti Ennahda Rached Ghannouchi. S'exprimant lors d'une réunion organisée, dimanche, à Hammamet, Rached Ghannouchi a précisé que les richesses naturelles et les sites archéologiques dont dispose la Tunisie ne peuvent que confirmer que « notre pays possède un potentiel touristique important qui pourra être exploité à bon escient pour promouvoir le secteur ». A cet égard, il a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place une stratégie visant à diversifier le produit touristique, à investir dans le tourisme culturel, environnemental, religieux et des congrès et à attirer une nouvelle catégorie de touristes dotée d'un pouvoir d'achat élevé dont les japonais, les coréens et les américains. En réponse aux idées qui circulent stipulant que le mouvement Ennahda représente une « menace pour le tourisme », M. Ghannouchi a assuré que ces projections ne sont qu'une tentative pour faire peur aux gens, ajoutant que le tourisme tunisien qui s'est limité, pendant des années, à sa vocation balnéaire peut se développer davantage, à travers la diversification du produit touristique et la dynamisation du tourisme intérieur. Les tunisiens, a-t-il affirmé, doivent saisir cette « opportunité historique » en faisant de « la révolution une richesse » soulignant que cet événement a fait tourner tous les regards vers la Tunisie et a contribué à promouvoir son image, ce qui manquera pas d'inciter plusieurs touristes à visiter et à découvrir ce pays. Evoquant la question de la femme, M. Ghannouchi a fait remarquer que son parti figure parmi les premiers mouvements politiques appelant à instituer le principe de parité lors de l'élection de l'assemblée nationale constituante, mettant l'accent sur l'engagement du mouvement à « renforcer les droits de la femme et de l'homme sur un pied d'égalité » notamment au niveau des salaires et de l'accession aux postes de responsabilité ». D'autre part, il a mis en garde contre les tentatives visant à dévier les citoyens des vrais problèmes que connaît la Tunisie, « en s'adonnant aux mêmes pratiques adoptées par l'ancien régime qui avait attisé la peur du mouvement islamique ». Il a, dans ce contexte, estimé indispensable de réfléchir sur les moyens de mettre en place un système juste et démocratique qui garantit les droits et favorise l'adéquation entre l'islam et la modernité », de manière à faire de la Tunisie un modèle à l'échelle régionale et internationale. « La période actuelle est bien celle de la construction, ce qui commande à tous de faire front contre les courants rétrogrades qui tentent de saper le processus de production et de détruire les usines », a-t-il relevé. Cette manifestation a été marquée par une large participation des partisans du mouvement Ennahda qui ont scandé des vivats à la mémoire des martyrs et entonné l'hymne national. Par ailleurs, des restaurateurs et des hôteliers se sont rassemblés devant la salle des conférences, brandissant des banderoles portant des slogans comme « pour la séparation entre le religieux et le politique » et « Vive Hammamet, vive le tourisme ». Aucun acte de violence n'a eu lieu entre les manifestants et les partisans du mouvement Ennahda.