LE BARDO, 3 dec 2009 (TAP)- Lors de la discussion du projet du budget du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, jeudi après-midi, les députés ont mis en exergue la place de choix qu'occupe la culture dans la politique de l'Etat et l'importance de son rôle dans l'édification du projet moderniste tunisien et la concrétisation de la dimension démocratique à la faveur d'ouverture de perspectives de création et d'innovation devant les intellectuels. Un député s'est félicité de l'initiative du Président Zine El Abidine Ben Ali de faire de l'année 2010, une année consacrée à la musique. Il a, à cet égard, suggéré de proclamer la ville de Testour capitale de la musique durant l'année prochaine et d'y installer un village artisanal pour fabriquer les instruments de musique, de manière à créer des postes d'emploi suplémentaires au profit des habitants de la région. Les députés ont, d'autre part, demandé de revoir la situation de l'institution du Théâtre national tunisien (TNT) et de promouvoir les industries cinématographiques, en accordant des prix préferentiels aux producteurs tunisiens, outre la sensibilisation des hommes d'affaires à l'importance de l'investissement dans le domaine culturel. Ils ont évoqué aussi la question de la participation des composantes de la société civile à l'élaboration des programmes culturels organisés par le ministère afin de préserver le patrimoine national civilisationnel et culturel. Par ailleurs, les députés ont évoqué la question de la culture des jeunes, mettant en exergue l'importance de la diffusion de la culture scientifique aupès des jeunes, recommandant à ce propos, la multiplication des émissions de dialogue avec les jeunes dans les radios et les chaînes tv en vue d'être à l'écoute de leurs préoccupations et de leurs aspirations. Afin d'inciter les jeunes à la lecture et à l'acquisition des livres scientifiques et littéraires, un député a proposé de reviser les prix des livres pour qu'ils soient à la portée de cette catégorie de la société. Un autre député s'est interrogé au sujet du programme du ministère pour relever les défis de la mondialisation et ancrer l'identité nationale, appelant d'autre part, à réaliser un certain équilibre dans la répartition des activités culturelles et artistiques entre les différentes régions du pays. S'agissant de la protection des sites archéologiques et des monuments historiques, un député a demandé des éclaircissements sur le plan du ministère pour réaménager ces zones, faisant observer qu'il existe des zones archéologiques non protégées dont la zone de Sabra Mansouria à Kairouan, confrontées à la construction anarchique. Les députés ont recommandé de créer de nouveaux musées dans les régions de l'intérieur pour préserver les caractéristiques civilisationnelles de chaque région. Ils ont également posé des questions sur les contours du partenariat entre l'Agence nationale de la mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle et le ministère de tourisme pour élaborer une stratégie nationale de tourisme culturel. Les députés ont souligné l'importance de l'action culturelle en rapport avec toutes les tranches d'âges de la société pour assurer le progrès civilisationnel, se félicitant des acquis importants réalisés dans le secteur culturel depuis le Changement. Ils ont appelé à renforcer les efforts pour conforter l'esprit d'initiative et de création auprès des jeunes et developper l'infrastructure destinée aux activités culturelles et de jeunesse, outre l'institution d'un plan pour impulser l'action associative dans le domaine de la diffusion de la culture au profit des jeunes en faisant participer toutes les associations culturelles et de jeunesse. Un député s'est interrogé au sujet des causes de la faiblesse de la production culturelle notamment celle du théâtre et du cinéma malgré les crédits alloués par le ministère à cet effet, recommandant de renforcer le contrôle sur le soutien financier accordé aux productions culturelles et d'en assurer l'évaluation. L'un des intervenants a estimé que la plupart des manifestations culturelles sont marquées par une tendance festive exagérée, s'interrogeant sur le plan du ministère pour hisser le niveau des grandes manifestations et développer leurs contenus. Il a, par ailleurs, demandé des éclaircissements sur le statut juridique des maisons de la culture et des personnes qui y travaillent.