La Turquie a annoncé, vendredi, qu'elle comptait "ouvrir les portes" de ses frontières aux migrants se dirigeant vers l'Europe. Une décision prise après un conseil de sécurité extraordinaire convoqué au lendemain d'une frappe aérienne qui a tué au moins 33 soldats turcs en Syrie. "Nous ne retiendrons plus [les migrants] qui veulent se rendre en Europe", a déclaré un haut responsable turc sous couvert d'anonymat. La décision d'"ouvrir les portes" a été prise lors d'un conseil de sécurité extraordinaire présidé par le chef de l'État, Recep Tayyip Erdogan, dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 février. Cette réunion a été convoquée après la mort d'au moins 33 militaires turcs dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien soutenu militairement par la Russie. "Nous ne retiendrons plus ceux qui veulent se rendre en Europe", a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat. Selon les médias turcs, des groupes de migrants se dirigeaient vendredi matin en direction de la frontière avec la Grèce dans l'ouest de la Turquie. L'agence de presse DHA a ainsi rapporté qu'environ 300 migrants syriens, irakiens ou encore iraniens étaient arrivés dans la province d'Edirne, à la frontière grecque. Par ailleurs, les représentants des pays membres de l'Otan vont se réunir en urgence, a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg. La réunion du Conseil de l'Atlantique nord, qui réunit les ambassadeurs des 29 pays membres de l'Otan, a été convoquée à la suite d'une demande de la Turquie.