Depuis plus de six ans, leSEPHIRE (syndicat professionnel rassemblant 20 laboratoires pharmaceutiques de recherche ) a prévenu les autorités de santé tunisiennes qu'une grave crise du médicament risquerait de se produire si le gouvernement ne prenait pas des mesures courageuses, immédiates et concrètes, pour réviser dans son ensemble, le financement du secteur de la santé. Hormis le fait que les laboratoires innovants ne sont plus payés dans les délais, et que ce retard ne faisait que s'aggraver, d'autres mesures systémiques auraient dû être prises. Malheureusement,entre promesses non tenues et rendez-vous non respectés, les difficultés se sont amoncelées et nous arrivons maintenant à un niveau de pénurie de médicaments sans précédent , sans doute encore aggravé par le désinvestissement de certains laboratoires innovants, qui aujourd'hui fournissent en valeur, deux tiers des médicaments dans le secteur hospitalier et un tiers dans le secteur officinal et que 52% des médicaments fournis par nos laboratoires n'ont pas d'équivalent sur le marché local. Ces mêmes laboratoires qui devraient dans une démarche de soutien à la Tunisie comprendre au contraire que c'est le moment de la soutenir, ces mêmes laboratoires qui ont pendant des années profiter de l'argent des tunisiens et qui ont vu prospérer leurs business, menacent aujourd'hui à coup de communiqués de presse, rencontres et conférences de plier bagage. Selon eux le retard de paiement n'est pas l'unique raison du départ des multinationales pharmaceutiques et pointent de graves dysfonctionnements qui entraînent la situation actuelle. Une démarche différente aurait été plus appréciée de leurs part…