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9 avril 1938: Retour sur l'histoire
Publié dans Tuniscope le 09 - 04 - 2010

Les « événements du 9 avril 1938 » sont des protestations de rue revendiquant des réformes politiques, notamment l'institution d'un parlement, pas majeur vers l'indépendance de la Tunisie encore sous protectorat français. Elles aboutissent à une sanglante fusillade qui marquera le mouvement national tunisien.
Les « événements du 9 avril 1938 » sont des protestations de rue revendiquant des réformes politiques, notamment l'institution d'un parlement, pas majeur vers l'indépendance de la Tunisie encore sous protectorat français. Elles aboutissent à une sanglante fusillade qui marquera le mouvement national tunisien.
L'accès au pouvoir en France du Front populaire et sa volonté d'engager le dialogue avec les chefs nationalistes permet le retour des exilés. Un vent d'espoir se lève alors en Tunisie lorsque Pierre Viénot débarque le 1er mars 1937 et évoque la possibilité d'accorder aux Tunisiens une certaine forme d'autonomie interne. Le Néo-Destour accorde un préjugé favorable aux nouvelles autorités françaises. Entre temps, Abdelaziz Thâalbi, fondateur du Destour, rentre au pays après un exil volontaire et reçoit un accueil triomphal en vue de marquer l'union sacrée autour de la cause nationaliste.
Pourtant, dès le retour de Viénot en France, la résidence générale durcit sa politique de répression dans les régions minières. La chute du Front populaire et le durcissement de la politique de la résidence générale amènent le Néo-Destour à retirer sa confiance au gouvernement français. Le bureau politique du Néo-Destour appelle à une grève générale pour le 20 novembre 1937. Ce durcissement amène le président du Néo-Destour, Mahmoud El Materi à présenter sa démission le 13 janvier 1938. Celle-ci n'entame, en rien, la détermination de Bourguiba et des autres membres du parti à mobiliser les masses populaires face à l'escalade de la répression. Les étudiants de l'Université Zitouna sont incités à faire grève, ce qui provoque le renvoi de 108 d'entre eux (dont 88 Tunisiens) pour activités au sein du Néo-Destour, formation de comités estudiantins liés au Néo-Destour et associations illégales.
Le 10 mars, Ali Belhouane, que l'on surnommera le « leader de la jeunesse », donne une conférence sur le « rôle de la jeunesse dans la bataille de libération nationale » à laquelle 700 élèves de différents établissements scolaires assistent. Le Conseil national du Néo-Destour, réuni les 13 et 14 mars, adopte une motion appelant à la poursuite des manifestations, au non paiement des impôts et au boycott du service militaire. Belhouane est congédié du Collège Sadiki où il enseigne.
Ayant eu vent de ces activités, les autorités du protectorat anticipent en procédant à l'arrestation de Youssef Rouissi, Hédi Nouira, Salah Ben Youssef et Slimane Ben Slimane accusés d'incitation à la haine raciale et d'atteinte aux intérêts de la France en Tunisie. En représailles, le Néo-Destour organise, le 7 avril, une manifestation drainant 2 500 personnes devant le palais beylical d'Hammam Lif. Mongi Slim, membre du Conseil national du Néo-Destour, parvient à rencontrer le bey et sollicite son intervention en vue d'obtenir la libération des responsables emprisonnés. Ne voyant rien venir, le Néo-Destour décide d'appeler à une grève générale le 8 avril. Le même jour, une grande manifestation conduite par Slim et Belhouane s'ébranle d'Halfaouine et se dirige vers le siège de la résidence générale. Devant une foule de 10 000 personnes, Belhouane harangue les manifestants : « Nous sommes venus aujourd'hui démontrer notre force [...] celle de la jeunesse qui ébranlera le colonialisme [...] Le parlement tunisien ne sera créé que par le martyr des militants et les sacrifices de la jeunesse... » Avant la dispersion pacifique des manifestants grâce à l'action d'El Materi, Slim rappelle dans un discours les revendications du Néo-Destour et annonce l'organisation d'une deuxième manifestation pour le surlendemain, 10 avril.
Entre temps, Belhouane est convoqué par le juge d'instruction le 9 avril. Une foule immense se rassemble devant le Palais de justice où les forces de l'ordre accourent et commencent à tirer en l'air dans le but d'effrayer les manifestants. Des heurts sanglants éclatent ensuite et se soldent par 22 morts et près de 150 blessés. Le résident général se rend auprès du bey et promulgue une loi instaurant l'état de siège à Tunis, Sousse et dans le cap Bon. Le lendemain, Bourguiba et Slim sont arrêtés et traduits, avec le reste des dirigeants du Néo-Destour, devant le Tribunal militaire pour complot contre la sûreté de l'Etat. Le Néo-Destour est dissout le 12 avril, ses locaux fermés, ses documents confisqués et la presse nationaliste suspendue. Les militants du Néo-Destour entrent alors dans la clandestinité.
En souvenir de la fusillade du 9 avril, des cérémonies sont organisées chaque année à la mémoire des martyrs, notamment au monument des martyrs de Séjoumi.


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