Un projet de loi, encore à l'étape de draft, a été présenté ce matin aux journalistes, militants de la société civile ainsi que plusieurs élus du peuple lors d'une conférence organisée par NDI. Il s'agit d'un projet de loi relatif à l'élimination des violences contre les femmes. Le projet n'a pas encore été rendu public, cependant, plusieurs de ses aspects ont été dévoilés aujourd'hui. Le National Democratic Institute for International Affairs, a déclaré via sa directrice Marie-Eve Bilodeau, vouloir apporter son appui aux députés et renforcer à travers cette loi, les mesures contre les violences faites aux femmes. « Qualifier les violences de crime n'est pas suffisant, il faut protéger les victimes » a-t-elle ajouté. Samia Doula, magistrate chargée de mission auprès de la ministre de la femme a présenté les nouveautés de ce projet où, et pour la première fois de l'histoire de la justice tunisienne, le terme « victime » est introduit "ضحية". Un article sera également consacré à l'inceste qui sera criminalisé. Autre nouveauté, la suppression des articles tels que le 227 Bis du code pénal et qui contraignent les victimes mineurs de viols à épouser leurs violeurs si ces derniers le souhaitent. La criminalisation du travail des enfants et notamment des petites filles qui travaillent dans les maisons fera aussi partie de cette loi. Quant aux violences économiques, la loi criminalisera la discrimination dans les salaires.
L'ambassadrice du Canada, a affirmé que la Tunisie ne sera pas seule dans sa lutte contre les violences et a souligné l'importance de cette loi :" les lois sont importantes pour amener le changement" a-t-elle assuré. Pour sa part, la ministre de la femme, est revenue sur les chiffres annoncés par le CREDIF hier. Ces chiffres autour de la violence basée sur le genre dans l'espace public sont alarmants. Actuellement le projet est à l'état de draft, mais d'ici la fin du mois, il sera discuté en conseil ministériel pour être enfin présenté à l'ARP.