Le président de la République, Kais Saïed, a reçu au palais de Carthage, le lundi 17 Février 2020, le Président du Parlement et président du mouvement Ennahdha, Rached Khériji Ghannouchi, et le Chef du gouvernement chargé de gérer les affaires courantes du gouvernement sortant, Youssef Chahed. Lors de cette réunion, le Chef de l'Etat a indiqué que la Tunisie traverse une période très critique, exprimant sa confiance en la capacité de toutes les parties à dépasser cette crise, considérant que le texte constitutionnel est clair dans ce sens, et que l'Article 89 est celui qui doit être appliqué en ce qui concerne la formation du gouvernement, soulignant la nécessité de recourir uniquement à la constitution et d'éviter les interprétations et les fatwas qui ne sont pas innocentes ou fondées sur des motifs scientifiques, et a mis en garde contre le danger de violer la constitution au nom de la constitution. Il a rappelé le concept du gouvernement intérimaire dans de nombreuses expériences comparatives, expliquant qu'une fois que le nouveau parlement prend ses fonctions, le gouvernement qui était en place devient un gouvernement intérimaire, ce qui signifie que ses pouvoirs deviennent limités et se limitent à assurer la sécurité publique et à gérer les pôles publics et à assurer la mise en œuvre des accords conclus et d'autres, et devient politiquement irresponsable, et de ce fait, le Parlement actuel ne peut lui retirer sa confiance. Le président de la République a adressé un message pour tranquilliser les tunisiens et tunisiennes que l'Etat continuera avec ses pôles de base, que le parlement donne confiance au gouvernement qui lui sera présentée ou non, et a rappelé que le chef de l'Etat est le garant de la continuité de l'Etat et de la suprématie de la constitution. Il a réaffirmé que la constitution est la référence, affirmant que si le gouvernement à présenter au Parlement n'obtienne pas confiance, alors la dissolution du Parlement et le recours au peuple auront lieu, car il est le souverain et l'accorde à qui il veut et le retire de qui il veut et à lui le dernier mot, appelant chacun à prendre ses responsabilités dans cette étape historique cruciale et pleine de défis.