Une touchante histoire de solidarité à l'aéroport Tunis-Carthage, en ce jour du 14 août, mériterait peut-être d'être racontée pour donner de notre pays, de notre jeunesse surtout, l'image vraie qui est la sienne, celle d'un humanisme spécifique et caractérisé à même de venir à bout de tous les aléas des temps difficiles. Une jeune fille (c'est bon à souligner en marge de tout ce qui se dit à propos du CSP), jeune cadre de Tunisair Handling, à la sortie du travail, a aperçu un vieux monsieur étendu par terre dans le parking de l'aéroport. Le gardien était là, un jeune maîtrisard en chômage satisfait du seul boulot qu'il avait trouvé, « gardien de parking ». La jeune fille demande des renseignements sur le vieux monsieur qui apparaît dans la réalité douloureuse de sa condition physique : un handicapé de locomotion difficile. Le gardien explique que depuis trois jours, le bonhomme est sur ce parking, changeant de place au gré du climat et attendant un coup de grâce qui résoudrait son problème. C'est un Hollandais qui avait raté son vol pour Amsterdam et pour reprendre un autre vol, il lui fallait payer une amende de 200 Euros qu'il ne possédait pas. Tout ce que le jeune gardien pouvait faire, c'est sensibiliser certains passants à sa condition pour lui totaliser la somme requise. Mais l'abus de mendicité, souvent faussaire, qui s'est accrue depuis janvier 2011, a installé une certaine méfiance à l'égard de la charité à destination inconnue, et la paire du gardien tunisien et l'infortuné hollandais a dû être intégrée dans la colonie de cette nouvelle arnaque. Scandalisée par cette situation pathétique, la jeune fille était prête à faire ce qui était nécessaire pour permettre le retour de celui qui devait être un malheureux touriste bohémien. D'abord voir avec la direction des vols de Tunisair. Elle a été agréablement surprise de voir le responsable présent comprendre la situation du malheureux et accepter de lui signer l'autorisation de reprendre le prochain vol pour Amsterdam, sans amende à payer.