« Il y a peut-être un début au rêve, mais il n'est pas sûr qu'il y ait une fin pour le cauchemar ». Un sage qui s'ignore — S'emploie dans le sens de : 1. Grâce, pardon divins. « Si Dieu nous a gratifiés de son ablution, c'est parce que nous l'avons amplement méritée par des sacrifices consentis trente ans durant. Aux envieux, qui nous accusent de monopoliser un bien qui ne nous revient pas de droit, nous disons : Fasse Dieu que votre dépit vous étouffe ! »([1]) Jihan Sayyaf, Sur la bonne voie, p. 279 2. Pureté. « Ils peuvent halluciner tant qu'ils veulent et nous accuser de tous les torts. Nous leur disons, et c'est largement suffisant : notre ablution est d'une blancheur immaculée ; elle est au-dessus de tous les soupçons ». Le Minbar, 15/3/2011 3. Ablutionner, verbe transitif, signifie, chez les bénis([2]), consacrer. « Nous sommes là, et bien là, et entendons y rester le temps qu'il faut pour réparer les préjudices occasionnés par les diables qui nous ont précédés. Notre Ange en chef([3]), qu'il soit béni, c'est Dieu en personne qui l'a ablutionné et investi de cette haute mission. Amen ». Le Levant, 30/5/2012 4. S'ablutionner, en vogue chez les adversaires irréductibles des bénis, signifie se consacrer soi-même, s'imposer par la voie de la supercherie. « Il n'est pas juste que ces fantômes des mosquées aient emporté honnêtement les élections du 23 octobre 2011. La vérité, c'est qu'ils se sont ablutionnés eux-mêmes et que, progressivement, ils se sont complu dans leur rôle d'usurpateur ». L'Antique Observateur, 18/11/2011 — Entre dans la composition de diverses expressions : 5. Accomplir l'ablution désigne, dans le jargon des initiés([4]) et de leurs domestiques, l'acte rituel de se laver de ses péchés en baisant le front de leur Ange en chef. « Il est important que néophytes et compétents([5]) accomplissent l'ablution, au moins une fois par semaine, afin d'avoir toujours présent à l'esprit l'idée que Dieu ne pourrait en aucune manière être satisfaits d'eux si l'Ange en chef ne l'était pas. Amen ». Salih Kotb, Prolégomènes, p. 569 6. Gagner l'ablution se dit dans le même sens, sous-entendant, dans les deux cas, que le salut est tributaire de ce geste que les blessés([6]) et les staliniens athées assimilent à un acte de servage. « Il n'est pas facile pour les néophytes, dont le nombre augmente considérablement, de gagner leur ablution non seulement parce que l'Ange en chef se produit rarement en public, mais surtout parce que ses gardes du corps terrassent tous les téméraires qui tentent de s'approcher de lui ». Noureddine Naqqab, Encens, p. 209 7. Saloper l'ablution signifie, par contre, le fait d'aller à l'encontre de la sainte volonté de l'Antre([7]) et de ses fauves. « Le frère premier ministre a failli saloper l'ablution en se laissant tenter par les suppôts du diable, les athées et les azlams. En voulant écarter l'Antre du pouvoir, c'est Allah en personne qu'il élimine. Heureusement pour l'âme de notre frère, son égarement n'a duré qu'un mois ». Le Minbar, 13/3/2013 8. Partir aux ablutions s'emploie, dans les milieux des initiés, pour parler des voyages périodiques accomplis par l'Ange en chef au Qatar. « Si notre chef, que Dieu l'agrée triplement, se donne la peine de partir aux ablutions, c'est parce que le salut du pays, de la Nation et de la terre entière en dépend ». Hilmi Guitoun, Monts et merveilles, p. 86 9. Pérenniser l'ablution, expression dont se sert souvent l'Ange en chef, dans les meetings populeux, pour dire sa confiance illimitée dans l'avenir politique de sa secte. « On ne peut pas reprocher au Messie, que Dieu l'agrée triplement, de pérenniser l'ablution en soutenant que les « gens de Dieu » restent au pouvoir aussi longtemps qu'ils demeurent attachés à leur religion. Ce type de déclarations réconfortent les alliés et terrorisent les ennemis. C'est là l'objectif primordial de toute action politique qui se respecte ». Le Minbar, 10/6/2013 10. Réserver l'ablution, expression en vogue dans les milieux de gauche, pour désigner la loi d'immunisation de la révolution. « Ces imposteurs, doublés d'usurpateurs, ne parlent plus, depuis le 23 octobre 2011, que de réserver l'ablution. En cela, ils restent fidèles à leur mentalité putschiste en vertu de laquelle la démocratie sert seulement à les faire accéder au pouvoir pour y demeurer indéfiniment ». Mourad Jenzir, Coup d'Etat, p. 276 11. Restaurer l'ablution, expression que l'on impute à un illuminé, quelque peu détraqué, désigne le fait, pour un adulte, ou même pour un vieillard, d'épouser une fillette, âgée entre neuf et treize ans. « La copulation est le complément nécessaire de la prière. C'est pourquoi Dieu, qu'il soit loué, nous exhorte à nous méfier de l'eau stagnante. Or, la femme adulte est pire que l'eau stagnante. Ceci dit, il n'y a que les malades et les impies pour croire que le fait de restaurer l'ablution, pour égayer ses vieux jours conformément à la Sounna de notre prophète bien-aimé, est – quelle bêtise ! – un acte de pédophilie ». Jamel Ben El-Ghali, Le Livre du salut, p. 598 — Substantif dont on se sert pour désigner : 1. La chute de la dictature. « Il est bizarre que l'abolition ait considérablement aggravé les problèmes qu'elle était censée devoir régler définitivement. En fait, l'abolition est le début et non l'aboutissement d'un processus qui risque de durer longtemps ». Polémiques, 15/9/2011 2. Par extension, désigne la dictature elle-même. « L'abolition a été bel et bien abattue le 14 janvier 2011. Il s'agit là d'un fait attesté. Le problème qui se pose est tout autre, et il consiste en ceci : Qui a réalisé cet exploit ? Le chef des ces satanés ablutionnés prétend qu'il en est l'auteur. Notre réponse est la suivante : Monsieur cerise au front, vous qui pétez de l'aisselle, vous vous foutez le doigt dans l'œil ! » Samuel Daniloup, L'interview, p. 91 3. Abolitionnard, substantif, de connotation nettement péjorative, en vogue dans les milieux islamistes et leurs appendices laïcisants, s'emploie dans le sens de conspirateur. « Nous les connaissons un à un, déclare le président provisoire à la station Al-jazira, ces sales abolitionnards, et nous permettons de les mettre en garde que mes amis, qui ne peuvent pas les souffrir, ne tarderont pas de leur dresser des potences en plein avenue H. Bourguiba ». Le Halo, 30/9/2012 4. Abolitionniste, dans le jargon du président provisoire, désigne les extrémistes ou les intégristes laïcs. « Nos amis les abolitionnistes, déclare-t-il à La Gaule Droite, qui ne peuvent pas souffrir l'Islam et, encore moins, nos enfants les islamistes et nos sujettes les niqabées, ont oublié de nous préciser ce que nous devrions en faire ! » 5. Abolitionner, verbe intransitif, signifie, dans le jargon des initiés et de leurs dépendances, le fait d'exiger l'abolition de l'ANC le 22 octobre 2012. « Il n'est pas étonnant que le plus grand zalam([8]) du pays n'ait pas d'autre occupation que d'abolitionner sur les plateaux des télévisions ! » Le Minbar, 18/9/2012 6. Abolitionner, ajouté au terme révolution, signifie, dans le jargon des initiés, des bénis et de leurs appendices les bérerts([9]) et les assainisseurs([10]), la faire avorter. « A tous ceux qui rêvent d'abolitionner notre révolution, vocifère un responsable LPR, et restaurer l'abomination, nous dirons haut et fort : Vous ne passerez pas ! Voilà pourquoi nous avons décidé d'annuler, une bonne fois pour toutes, les élections ! » Ali Khmamji, A Poings fermés, p. 59 — Entre dans la composition des expressions suivantes : 7. Ourdir une abolition signifie, dans la bouche des gouvernementaux et de leurs suppôts, comploter. « Ces satanés blessés ne se lassent pas d'ourdir des abolitions en faisant croire aux imbéciles qui leur prêtent l'oreille qu'ils œuvrent ainsi pour le salut de la Tunisie ». Le Minaret, 8/5/2013 8. Fomenter l'abolition, signifie, dans les milieux des blessés, assurer le fait qu'une nouvelle révolution est en gestation qui renverraient les bénis et leurs satellites dans les prisons et les exils. « Les imbéciles, qui n'arrêtent pas de fomenter l'abolition, croient nous impressionner ou nous faire peur. Ils oublient, ces maudits, qu'Allah est de notre côté et qu'il ne changera jamais de camp ». Ezzeddine Tarwani, L'Ange en chef en direct, p. 71 9. Restaurer l'abolition, signifie, dans les milieux de gauche, la dictature naissante des bénis et de leurs acolytes laïcisards. « Depuis le 23 octobre 2011, les affreux et leurs valets s'emploient à restaurer l'abolition en recourant aux mêmes moyens dont se servaient l'abomination de l'immonde ripou Ben Ali. N'est-ce pas là la preuve qu'ils sont pétris tous de la même pâte ? » Le Fulgurant, 23/12/2011